Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               DE PAUL-FRANÇOIS CASTELLAN               I 13

              Il alla se mettre à table,
              Et tandis qu'il s' restaurait
              Sans nul obstacle avançait
              La vieill' garde impériale.


  On vient l'annoncer au comte d'Artois, pendant son
déjeuner.
           C que sachant quelqu'un s'avise
           De dire à Monsieur : — Su' 1' pont
           « Les grognards de l'autre sont.
           « — Eh bien ! mes chevaux de frise,
           « Répond 1' Prince, v sont aussi,
           « N'ayons donc aucun souci ! i>
           « — Non, ils n'y sont plus Altesse,
           « Les grognards, peu délicats,
           « Aidés par nos propr' soldats.
           « Les enlevant pièce à pièce,
           0 Dedans le Rhône profond
           « Leur ont fait fair' le plongeon. »


   Si la rime n'est pas toujours riche, — ce qui n'est pas
absolument nécessaire dans une complainte, — la verve ne
tarit jamais. Voilà donc le comte d'Artois qui se lève
précipitamment de table :
                                                •
            « Quoi, mes ch'vaux d'frise, riposte
            « Monseigneur, ont fait le saut?
            « Alors, courez au plus tôt
            « Quérir mes chevaux           de poste,
            « Vite, vit' dépêchez-vous !
            « Je veux retourner chez nous ! »


  Il était 11 heures du matin; il se fait en effet seller un
cheval et s'enfuit à toutes brides de Lyon, accompagné