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386                   L'ABBÉ RAMBAUD

dans la ville de Lyon, une des plus remarquables, la plus
originale, la plus populaire et qu'il importe peut-être le
plus de faire connaître au dehors et au loin, est la cité des
vieillards de la rue Duguesclin. L'abbé Rambaud lui a
donné le nom de cité de l'Enfant Jésus, mais le peuple
l'appelle la cité Rambaud. duel but s'est-il proposé en la
fondant? et sous quel régime y vivent ceux qu'il y a
recueillis ?
   Cette cité n'est pas une agglomération d'habitations à
bon marché, de logements économiques rapportant un
assez bon intérêt, comme on en a construit ailleurs et à
Lyon même; logements gratuits, sans nul loyer à payer,
en faveur des vieillards pauvres ayant atteint l'âge de
soixante-dix ou soixante-huit ans. L'abbé Rambaud a juste-
ment estimé que la plus utile, la meilleure charité qu'on
pût leur faire était de les décharger de ce poids de la loca-
tion, poids si lourd pour les ouvriers en général, et surtout
pour ceux qui sont avancés en âge. Mais ici nous ne pou-
vons faire mieux que de le laisser d'abord parler lui-même
dans cette notice qu'il a publiée sur le but et l'esprit de sa
fondation.
   Parmi les charges qui pèsent sur les familles vivant de
leur travail, il n'en est pas, dit-il, de plus pénible, de plus
lourde que ce loyer, quelque petit qu'il soit, à payer au
bout de chaque mois, même pour les jeunes ménages;
qu'est-ce donc lorsque la vieillesse est venue, lorsque les
forces diminuant ont diminué les salaires. Le paiement
régulier des termes qui s'accumulent devient un tourment
pour le pauvre vieillard. Demandera-t-il un asile à ses
enfants? Mais comment trouver une place pour le vieux
père et la vieille mère, encore moins pour tous les deux à
la fois, dans un ménage qui n'a que deux, ou même quel-
 quefois une seule chambre avec une petite famille.