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374                         BIBLIOGRAPHIE

   Je ne dirai pas, comme on l'a fait, que ce livre pourrait se donner
en prix dans les lycées de jeunes filles. Voilà, en effet, un mérite auquel,
bien certainement, l'auteur n'a jamais songé. J'aime mieux dire que
sous sa forme moitié sérieuse, moitié badine, le ton franchement
gaulois du commentaire ne diminue en rien la valeur scientifique du
livre ; au contraire. Car le trait plaisant ne sert ici qu'à venir en
aide au philologue, pour faire comprendre, sans effort et sans pénible
explication, au lecteur, le vrai sens de tous ces vocables, tombés, de
notre temps, en désuétude.
   C'est ainsi qu'on le lit, le sourire sur les lèvres et que, grâce au
charme de l'inattendu, au piquant de l'historiette, on passe involontai-
rement au vocable suivant, certain d'avance d'y trouver le même
intérêt et le même plaisir, Or, qui donc eût jamais pensé qu'un voca-
bulaire pût se lire ainsi, tout d'un trait et comme un roman ?
   On me dit que le Littride la Grand'Câte serait déjà épuisé. Et je le
regrette vraiment, pour ces lecteurs, toujours en retard pour se procurer
nos bonnes publications locales. Mais je suis heureux aussi de voir
qu'il existe encore bon nombre de Lyonnais, franchement attachés à
leur ville natale, à son vieux langage, à ses mœurs d'autrefois et dont
le goût sûr sait distinguer, entre tant de publications sans valeur, les
livres, qui se recommandent à l'attention des lecteurs éclairés, autant
par le mérite de l'œuvre que par le nom de son auteur.



PIERRE DE BOUCHAUD. — CLAUDIUS POPELIN, peintre, émailleur

        et poète. — Paris, Alph. Lemerre, édit. 1894, in-8°.


   je venais de relire Francisais Columna, la dernière et peut-être la
meilleure des nouvelles de Charles Nodier, quand j'ouvris le livre,
dans lequel M. de Bouchaud étudie Claudius Popelin, à la fois comme
peintre, émailleur et poète. Et je l'avoue, l'impression que je venais
d'éprouver, en relisant le chef-d'œuvre de Nodier, contribua encore
mieux à me faire goûter tout l'intérêt qu'il renferme. Popelin s'est
attaché, en effet, avec un soin particulier et une érudition peu com-
mune, à traduire et à commenter le Songe de Poliphik,cç curieux roman
didactique, qui jette un jour particulier sur l'état de la science, en
Italie, aux premiers temps de la Renaissance, mais dont le texte parfois