Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 356             LA VIE ET LES Å’UVRES




                               Paris, le 21 février 1894.



A M. L. Charvet, inspecteur de l'enseignement des arts du
                    dessin et des musées.


          MON CHER INSPECTEUR,


    En parcourant avidement le copieux volume de la dix-
 septième session de la Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des
 départements, en avril 1893, que j'ai reçu hier, j'ai bien
 regretté de n'avoir point connu à temps l'étude excellente
 et si nourrie qu'au début de la session de l'an passé vous
 aviez, le 4 avril, communiquée à nos chers confrères.
J'aurais pu grossir de quelques numéros votre consciencieux
catalogue de l'Å“uvre de Thomas Blanchet, le grand peintre
officiel de Lyon, décorateur de ses monuments, à la plus
florissante époque du xvue siècle. Des chances heureuses
de collectionneur m'ont fait rencontrer jadis jusqu'à onze
dessins de cet habile homme et j'ai pu dernièrement vous
montrer l'un d'eux, le frontispice de l'Histoire de la royale
maison de Savoye, le jour où vous avez désiré voir la curieuse
série des cérémonies romaines d'un autre de vos clients,
P. Sevin. Vous avez feuilleté au Louvre ce que son dépar-
tement spécial y possède de dessins de Blanchet, pour le
transcrire dans votre catalogue et vous vous êtes pénétré
assez à fond de sa manière, de ses procédés et de ses types
d'un caractère aisément reconnaissable pour qu'il ne vous
soit possible de vous méprendre sur la juste attribution de
ses compositions et de ses croquis. L'impeccable Manette