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                 DU CANTON DE PELUSSIN                  315

   Les archevêques de Vienne devenaient donc et devinrent
peu à peu une puissance considérable, au point que les
rois et empereurs, dans nombre de circonstances, eurent à
compter avec eux. Progressivement, l'archevêque et son
chapitre exercèrent la principale autorité dans la ville de
Vienne. Je dis principale, car ils avaient pourtant à côté
d'eux une autre autorité administrative, représentée par les
comtes de Vienne. Ces comtes de Vienne, primitivement
(vers éoo), n'avaient été que des gouverneurs que le roi
envoyait dans les villes, dans les provinces, pour rendre la
justice, pour commander les troupes, etc. Ils étaient révo-
cables, et d'après Charvet, ce ne fut que sous la seconde
race de nos rois qu'ils commencèrent à devenir hérédi-
taires : d'où la puissance qu'ils acquirent à leur tour, au
point que souvent, ils inquiétaient, dans l'exercice de leur
autorité et l'administration de leur domaine, les arche-
vêques de Vienne, car, ces derniers, pour veiller à la
garde de leurs biens, étaient obligés d'y entretenir des
troupes.
   Le duc Bozon, beau-frère de l'empereur Charles-le-
Chauve, à la sollicitation d'Hermengarde, sa femme, avait
entrepris de se rendre souverain de la ville de Vienne dont
il avait alors le gouvernement. Secondé dans ses.projets
par Otram, archevêque de Vienne, celui-ci convoqua à •
Mantaille (ville du Dauphiné aujourd'hui disparue ou
inconnue) une assemblée à laquelle on donna le nom de
concile, et où Bozon fut élevé à la royauté (879). Ce
royaume renfermait alors la Provence, le Dauphiné, la
Savoie, le Lyonnais, la Bresse et une partie du comté de
Bourgogne. C'est ainsi que par suite de cet événement,
plusieurs provinces se trouvèrent pour longtemps séparées
du royaume de France et formèrent un état particulier. Car