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                     A LYON AU XVe SIECLE                        299

    Sur les gravures sur bois regardées comme les plus
anciennes, le sujet est représenté par un simple trait;
nous voulons dire qu'on ne voit pas d'ombres indiquées
au moyen de hachures (8). Les draperies ont, le plus
souvent, leurs plis arrondis; celles avec des plis ou des
cassures angulaires paraissent avoir été dessinées sous
l'influence de l'école de van Eyck (9).
   Quand nous avons dit que la gravure sur bois a eu
pour principal objet l'ornementation du livre, nous
avons parlé d'une façon générale. Mais, à en juger par
les anciennes estampes qu'il nous a été donné de voir, il
semble que, dans les premiers temps, disons pendant les
deux premiers tiers du xve siècle, le plus grand nombre
des gravures sur bois étaient des estampes de piété
destinées à décorer l'intérieur des demeures modestes,
de ces briefe (feuilles volantes imprimées d'un seul côté
avec ou sans vignettes) cités dans les écrits allemands.
   Un briefinaler (peintre de feuilles volantes), Albrecht
Pfister, de Bamberg, qui aurait été formé par Guten-
berg, a mis au jour, à Bamberg, en 1461, le premier
livre orné de planches gravées sur bois et imprimées
typographiquement (il y en avait cent et une). Ce livre


moitié du XVe siècle; Mans der FormSchneider a prêté en 1449 ser-
ment comme bourgeois dans cette ville.
   (8) Les Italiens, les Vénitiens surtout, s'en sont tenus à la gra-
vure au trait jusqu'à la fin du xv e siècle; l'emploi de la gravure
ombrée a commencé pour ainsi dire brusquement chez eux au com-
mencement du XVIe siècle.
   (9) On observera comment le travail de la gravure était conduit
en Allemagne au xve siècle dans l'excellent ouvrage de Richard
Muther intitulé : Die deutsche Bùcherilhtstralion der gothik uni Frùh-
renaissance, 1460-15 50 (2 vol. in-40, 1884).