page suivante »
LES 294 GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS « J'apprenois à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m'avoit été persuadé que par l'exemple et la coutume. » Aucun travail ne peut être entrepris de nos jours s'il n'est fondé sur les témoignages contemporains, nous voulons dire s'il n'est établi au moyen des char- treaux, des rôles des tailles, des comptes, des actes et de pièces originales. Nous avons fait la recherche de ces documents dans les archives du département du Rhône et dans les archives de la ville de Lyon et nous avons fait nous-même les extraits des actes, des comptes et des rôles. Les résultats de ces longues investigations n'ont pas répondu à nos espérances ; toutefois ils four- nissent, malgré leur insuffisance, une base plus large et plus solide pour de nouvelles études ( i ) . Nous nous étions proposé d'écrire l'histoire de l'orne- mentation par la gravure sur bois des livres imprimés typographiquement à Lyon au xve et au xvie siècle. La gravure était, à l'origine à Lyon, un ouvrage à peu près barbare, mais, suivant la remarque de Goethe, « il n'est aucun métier que l'ouvrier ne puisse élever jusqu'à l'art par l'application qu'il y porte. » La gra- vure sur bois est devenue à Lyon, à force d'application de la part des ouvriers, un art, toutefois seulement dès les (i) Quand nous écrivions ce rapide aperçu, le premier volume de la Bibliographie lyonnaise du président Baudrier et de M. Julien Baudrier, qui a continué l'œuvre de son père, n'avait pas paru. Les deux auteurs ont associé très heureusement la recherche et l'étude des impressions originales avec l'enregistrement méthodique de pièces d'archives. Les matériaux de l'histoire de l'imprimerie à Lyon ont été réunis et mis en valeur avec une intelligence et une exactitude qui doublent le prix de ce travail considérable. *