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D'UN CHARLATAN LYONNAIS 81 Franki voyageait avec une suite de sept personnes, dont deux femmes, ce qui donne une idée de l'importance du personnage. En 1749, Franki passe d'Italie en France. Le 18 août de ladite année, les consuls de la ville de Grasse l'autorisent à débiter dans cette ville et ses dépendances son baume d'Arabie et généralement tous ses onguents, quintessences et son électuaire pour les dents. Puis, il parcourt le royaume en tous sens. Il visite, au midi, Toulon, Marseille, Tou- louse; en Normandie, Le Havre, Vernon, Fécamp; dans le nord, Dieppe, Givet, Rocroy, Charleville, Sedan ; à l'est, Verdun ; dans le centre, Versailles, le Mans, Bonnétable, Blois, Tours, Nevers, Moulins, Cosnes-sur-Loire, Autun, enfin Lyon où il vient s'établir en 1754 pour y mourir bientôt après. Au cours de ses voyages, sa vie fut mélangée de succès et de revers. Il sut gagner de l'argent en vendant ses drogues. Mais, si l'on peut croire que ce ne fut pas sans abuser un peu de la simplicité de ceux qui les lui achetaient, par un juste retour des choses, il devint à son tour la victime d'un plus habile que lui, dont il eut l'imprudence de faire un moment son associé. De la lecture des pièces qui se rapportent à son séjour en France, se dégage l'idée d'un assez brave homme, respec- tueux de l'autorité, un peu inexpérimenté en affaires, habile en son art, charitable envers les malheureux. Il est dit dans de nombreux certificats qu'il soignait les pauvres gratuitement et ajoutait aux soins et aux médicaments qu'il leur donnait, des charités particulières. D'autres attestent la vertu curative de ses remèdes. A Tours, plusieurs per-