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14 LES FAÃENCIERS ITALIENS
d'un passage des Nolizie d'Alizeri (vol. VI, p. 234 et
235)-
« Un acte passé devant le notaire Campodinico en
1565 me fournit, dit Alizeri, les moyens de signaler un
autre mérite de Giovanni Francesco (da Pesaro), à savoir
le mérite d'avoir introduit l'art de la céramique (d'aver
propagala la ceramica) en France, et précisément à Lyon,
de la même manière que Tomaso (da Pesaro) l'avait
fait à Séville en Espagne. Giovanni Francesco était allé
à Lyon accompagné de son frère, Cristoforo, également
fort habile en son art et qui lui parut la personne la
plus propre à fonder un atelier (officina) dans cette ville
manufacturière d'au-delà des monts. Il résulte de l'acte
auquel j'emprunte ces faits que Cristoforo s'était rendu
de Gênes à Lyon ayant avec lui deux compagnons, dont
les noms et plus encore la patrie étaient la garantie de
la réussite de l'entreprise de Giovanni Francesco. L'un
de ces compagnons était de Sienne et s'appelait Fran-
cesco Pispigliati, fils de feu Bentivoglio; l'autre était de
Venise et s'appelait Marcantonio da Trivisano, fils de
Bartolommeo. Les projets de Giovanni Francesco furent
pleinement réalisés, comme nous l'avons appris par les
minutes du notaire Pallavagna. Nous savons en effet par
des actes que, dix ans plus tard, les fours de Giovanni
Francesco da Pesaro étaient encore allumés (vive e
fumanti) à Lyon et que ce maître était toujours entouré
d'habiles compagnons qui faisait honneur à l'art (italien).
C'est avec plaisir que je constate, ajoute Alizeri, qu'après
avoir employé des étrangers (c'est-à -dire des étrangers
à la Ligurie), Giovanni Francesco s'était attaché des
Liguriens, puisque j'ai trouvé dans son personnel deux
artistes d'Albissola, Filippo Saettone, bon tourneur, et