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                  A LYON AU XVI4 SIECLE                  II

   Des faïences peintes dans le genre et dans le goût de
Pesaro, portant au revers des inscriptions françaises, se
trouvent au musée du Louvre et au musée de la manu-
facture de Sèvres; O. du Sartel à Paris en avait réuni
plusieurs qui ont été dispersées après son décès. Ces
faïences, dont nous connaissons vingt-deux pièces, vases,
plats et assiettes, sont, suivant nous, sorties de l'atelier
des Pezaro, de Jean-Francesque et de Christofle, qui ont
travaillé ensemble pendant un certain temps, ou plutôt
de l'atelier de Jean-Francesque, celui des deux frères
qui a eu le plus d'initiative et a demeuré le plus long-
temps à Lyon.
   Ces faïences ont [été faites de 1560 à 1580. Elles
ont des caractères communs, et il n'est pas difficile, à
quiconque a quelque connaissance des faïences urbi-
naises, de distinguer celles qui nous intéressent.
   Ces ouvrages ne portent pas l'empreinte d'un art
élevé; ils sont d'une façon générale dans le genre des
faïences d'Urbino et de Pesaro. Le sujet est expliqué
par une courte, inscription en français tracée au revers.
Les dessins et les peintures sont faits tout « de pra-
tique » et d'une pratique assez commune, c'est-à-dire
suivant des traditions et des habitudes d'atelier. Les
histoires (nous voulons dire les sujets) sont, comme
c'était l'usage des peintres sur faïence italiens, la repro-
duction d'estampes ou de vignettes, et la plupart de ces
histoires ont été copiées servilement d'après des dessins
de Bernard Salomon dans les Ouadrins historiques de la
Bible de Claude Paradin ou des dessins de Pierre Eskrich
dans la Biblia sacra donnée par Guillaume Roville en
 1563.
   Le coloris a un. caractère particulier. Les traits son1