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454 LES MALINS
GNAFRON
Non, non, inutile. En te quittant, je.l'ai retrouvée dans
la rue, que vendait du cresson. — Pleurant. Ah, pauvre
Boulotte! Elle voulait gagner quéques liards pour retourner
à Lyon, ousqu'elle pensait que j'étais toujours. Si t'avais
vu la joie de retrouver son pepa ! Qu'elle me disait : « Je
suis pas coupable ! Vous m'embrasserez comme avant ! »
J'étais si heureux que j'en ai avalé deux paquets de cresson
que me saraboulent le ventre.
GUIGNOL
Où est-elle ?
COORTECUISSE
Attendez, Messieurs, ne l'appelez pas encore. J'ai eu
de grands torts, c'est vrai ; mais la vertu de Mn' Boulotte a
triomphé de tous les pièges que j'ai pu lui tendre. Vous
pouvez embrasser votre fille, en effet, M. Gnafron. Elle est
digne de votre affection. Maintenant, faites-la entrer.
Gnafron va chercher Boulotte.
SCÈNE IV
LES MÊMES, BOULOTTE
BOULOTTE Ã Courtecuisse.
Vous ici, Monsieur! que signifie?... Je croyais être pour
toujours délivrée de votre présence.
COURTECUISSE
Mon enfant, vous êtes ici en famille. N'ayez plus peur
de moi. Je ne suis désormais pour vous et pour votre père