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226 BIBLIOGRAPHIE. soutenu de tous les arguments, embelli de toutes les fleurs de la rhétorique familière à l'époque. On y trouve toute la chaleur, toute la vie, tout le mouvement que comporte un discours pathétique, mais qui serait déplacé dans un récit destiné à être simplement lu. Il faut même avouer qu'en faisant abstraction de la forme surannée du style et, en élaguant certains détails inutiles et qui ne sau- raient aujourd'hui nous émouvoir, ce sermon n'est certes pas sans mérite et qu'il atteint parfois jusqu'aux effets d'une véritable éloquence. Il y a tel passage où l'orateur, comparant les pauvres affamés à Jésus-Christ, trace un tableau d'une vigueur, d'une puissance, qui a dû toucher profondément les auditeurs et qui, même aujourd'hui, ne laisse pas le lecteur sans émotion. Cependant, en avançant cette proposition, je ne vou- drais pas qu'elle fût prise dans un sens trop absolu. Il me paraît vraisemblable que le fonds de cet opuscule a été fourni par un sermon prononcé pour exciter la piété des Lyonnais en faveur des pauvres affamés ; on peut en juger en lisant, à partir du sixième feuillet, ces appels ardents par lesquels il admoneste tout le peuple lyonnais « princes, prélatz , gens d'église, bourgeois , « dames, marchans et laboureurs. » Peut-être aussi y retrouverait-on les éléments d'un autre discours qui au- rait été prononcé dans une assemblée des notables, et c'est de là que viendrait ce curieux passage dans lequel, comme M. H. Baudrier l'a très-judicieusement fait re- marquer, Jean de Vauzelles a esquissé.le plan et proposé de rédiger le règlement de l'Aumône générale qui fut réalisé trois ans plus tard. Mais, d'un autre côté, je re- connais très-bien que d'autres parties, et notamment les six à huit premières pages ont été écrites exclusivement pour l'impression. Quoi qu'il en soit, rien de plus curieux