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                    LE 2 NOVEMBRE 1875                    133

écouté avec recueillement la parole de M. l'abbé Blanchet,
aumômer du Ljcée. S'appuyant sur le texte célèbre de
l'Ecriture relatif à Judas Macchabée, l'orateur a fait voir
qu'à l'exemple de celui-ci, nous devions prier pour les
victimes de la guerre. Elles ont droit, a-t-il dit, à notre
reconnaissance ; et cette reconnaissance ne nous im-
pose pas seulement le devoir de prier pour elles, mais
encore celui de les imiter en travaillant au relèvement de
notre pays. Sachons bien au surplus que le pays ne peut
se relever qu'avec l'aide de Dieu, c'est-à-dire en rede-
venant chrétien.
   Après la messe on s'est rendu dans la cflur d'honneur
du Lycée, où devait avoir lieu l'inauguration du monu-
ment funèbre. Rien de plus simple que ce monument.
C'est une plaque de marbre noir portant, gravés en lettres
d'or, les noms de 32 élèves du Lycée qui ont succombé
devant l'ennemi. Au-dessus de ces noms glorieux on lit
la dédicace suivante :
                      AUX CAMARADES
                  MORTS POUR LA PATRIE
                        1870-1874.

   Une place a été réservée pour inscrire les noms de ceux
qui ont pu être oubliés.
   Tout pompeux appareil avait été écarté de la cérémonie.
Seuls le drapeau tricolore et le drapeau noir, symboles
de l'honneur et du deuil, ombrageaient le pieux monu-
ment. Au devant, s'élevait une estrade du haut de laquelle
H. l'ingénieur en chef Delocre, président de l'Association,
a le premier pris la parole pour préciser l'objet de la solen-
nité. D'une voix émue, il-rappelle le nom de ces jeunes
héros, de ces intrépides martyrs du devoir. Il les suit sur
les champs de bataille de ReichshofFen, de Gravelotte , de