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ET BREGHOT DU LUT 139 chette et aux autres membres du cénacle, qu'à Amanton lui-même, toute proposition de ce genre étant insérée dans le journal que publiait ce dernier, et faisant ainsi le tour du petit groupe des initiés. Cette fois donc, c'est Breghot qui provoque ; il veut publier une nouvelle édi- tion des œuvres de Louise Labé (1), et il s'agit d'élucider certains faits la concernant et demeurés dans l'ombre, de lever certaines difficultés d'exécution, au point de vue du langage. Or, il fit cette levée de boucliers dans des ter- mes que nous croyons devoir reproduire en entier. Voici la lettre qu'il écrivit à Amanton à ce sujet : Lyon, le 22 décembre 1823. Monsieur et cher confrère, Une Société d'hommes de lettres se dispose à donner une nouvelle édition des œuvres de Louise Labé, dite la Belle Cordière, surnommée aussi la Sapho lyonnaise. L'ouvrage formera un beau volume in-8 e ; il ne sera pas mis en vente, mais il sera distribué entre les éditeurs qui recevront chacun vingt exemplaires. Le texte sera précédé d'une notice sur • l'auteur, par M. Cochard, et suivi de notes et d'un glossaire, (.1) Il existait déjà quatre éditions des œuvres de Louise Labé. Les deux premières avaient été données en 1555 et 1556 par l'im- primeur lyonnais Jean de Tournes. La troisième parut en 1762, et fut faite aux frais de plusieurs personnages distingués de Lyon. L'impres- sion en fut dirigée par Pierre Adamoli, et elle fut tirée à petit nom- bre. La quatrième a été publiée en 1815, à Brest, chez l'imprimeur Michel, et n'a été tirée qu'à 140 exemplaires. Ces quatre éditions étaient devenues extrêmement rares, surtout la première, celle de 1555. En 1862, une nouvelle édition a paru à Lyon, imprimée par Louis Perrin, chez Seheuring, libraire-éditeur,