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446                           DE LA SAONE. ,

Chauve et celle de l'empereur Lothaire. Cependant, comme les
provinces ecclésiastiques de Lyon, de Vienne, de Valence, de
Viviers et d'Uzès s'étendaient sur l'une et l'autre rive de ces
fleuves,et que même quelques-unes de ces villes,Lyon entr'autres,
prolongeaient leurs faubourgs d'un bord à l'autre, ces diocèses
furent compris en entier dans les lots échus à l'empereur. (De la
souveraineté du Lyonnais au Xe siècle, page 8.) (1).
   C'est depuis le fameux traité de Verdun, que les provinces en
deçà de la Saône prirent le nom de côté de l'empire, ce qu'are-
marqué M. de Thou (2), et ce dont le diacre Florus se plaint dans
ses vers ,-en ce que les Français étaient obligés de se regarder
comme ennemis les uns des autres (3). Le cri Empire ou
Royaume que font entendre, encore quelquefois de nos jours les
patrons de la Saône, suivant qu'ils dirigent leurs manœuvres sur
la rive droite ou gauche de ce fleuve, trouve son explication dans
le traité de 843 et dans le partage qu'il consacrait.
   L'empereur Lothaire, auquel était échue la rive gauche de la
Saône, eut pour successeur, dans cette possession, Charles-le-
Jeune, son fils , qui mourut à Lyon, le 18 mai 863, et laissa,
pour lui succéder, à lui-même, ses deux frères, Louis II et Lo-
thaire-le-Jeune. Ce dernier réunit alors le duché de Lyon à son
royaume de Lotharingie.
   Lothaire-le-Jeune étant mort le 8 août 869, Charles-le-Chauve,
prétendit s'emparer de tout son héritage, ee qui donna lieu à des
troubles dont nous n'avons nullement à nous préoccuper ici. Nous
nous bornerons seulement à dire qu'en 875, la même année où
mourut Louis II, Charles-le-Chauve concéda à l'abbaye de Tour-
nus le droit de commercer, non seulement sur mer, mais encore
sur le Rhône, sur la Saône et sur le Doubs, avec dispense de
tout droit de péage (4).
  (1) Ann. Bert. apud BOUQUET 1. c. VII, 67. — Voir le partage des Etals de
Lothaire-le-Jeune, entre Karl-le-Chauve et Louis-le-Germanique du 8 août
870 (ApudBiLuzcapitlI, 222, BOUQUET, 1. C. VII, 109).
  (2) Hist. lib. 2.
  (3) MABILLON, Vêlera p. p. 413.
  (4) Voir la cliarle de concession dans l'Histoire de Tournas, par CHIFFIET,
p. 216.