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VOYAGE A VIENNE. 481 mère en pleurs sur un berceau vide? c'était bien le désolé village de Goldsmith; rien n'y manquai^ pas même la vieille, restée seule {sad hislorian) qui cherchait parmi tant de bois brûlé un peu de bois encore brùlable! Enfin, enfin, tant trottèrent les chevaux; tant passèrent devant moi de villes, de villages, de plaines, de montagnes et de rivières; tant furent dévorées de longues lignes droites de chemin ; tant furent tournées de longues lignes courbes ; tant changèrent de fois l'horizon, l'air et le paysage que j'arrivai à Vienne! Je dirai, dans un prochain article, ce qu'il m'a semblé de cette capitale et de ses habitants. Ce sera simple et de peu de nouveauté, car il s'agit d'une vieille terre bien remuée par les siècles, bien connue des voyageurs armés et des voya- geurs pacifiques. D'ailleurs, toute nouveauté s'en va du monde et l'œuvre de nivellement s'accomplit. Vinconnu ne se trouve plus, même dans les régions les plus lointaines; le monde a fait, sur les diverses parties qui le composent, ce patient travail d'investigation tant recommandé à l'homme par la sagesse antique : il se connaît lui-même! Aimé ROVET. i La suite au prochain numéro). 31