Sommaire :

    Dix numéros déjà

    Lorsque nous avons décidé de lancer Gryphe il y a cinq ans, en collaboration avec l'associations des Amis des Bibliothèques de Lyon, nous n'étions pas sûrs de pouvoir tenir la distance et surtout de répondre à une véritable attente, avec une formule éditoriale qui, à notre connaissance, n'avait pas d'équivalent dans l'univers des bibliothèques. En effet, nous avions en tête des objectifs apparemment contradictoires : valoriser les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon sans tomber dans un localisme excessif et en recherchant, dans chaque cas particulier, ce qu'il pouvait avoir d'exemplaire sinon d'universel ; proposer des articles scientifiquement irréprochables tout en ne rebutant pas le large public des amateurs éclairés grâce à des textes courts, percutants et bien illustrés.

    Parvenus à ce dixième numéro, il nous semble que le contrat a été rempli de manière satisfaisante, du moins quant à la qualité de la publication et à l'écho très favorable qu'elle rencontre, aussi bien parmi les habitués de la Part-Dieu que chez nos amis de la Beineke Library de Yale ou de la British Library, par exemple. Il apparaît désormais évident qu'une institution comme la nôtre, bien qu'elle ne soit ni nationale, ni proprement universitaire, se doit d'exister dans le réseau international des grands établissements se consacrant à une meilleure connaissance du patrimoine écrit et graphique. Il est non moins évident qu'elle doit se préoccuper de ce public non spécialisé qui, en nombre croissant, cherche à percer le mystère des incunables car il a conscience de pouvoir y trouver une part de ses racines les plus précieuses.

    Plus que tout autre vecteur, c'est sans doute une revue comme celle-ci qui peut le mieux s'adresser aussi bien à la sensibilité qu'à l'intelligence, tout en s'inscrivant dans la durée et en donnant au lecteur le sentiment d'entrer progressivement, au fil des livraisons successives, dans l'intimité de la mémoire imprimée. Une revue que l'on voit se développer et que l'on conserve est le plus sûr moyen de faire vivre le patrimoine et de tisser autour de lui un véritable réseau d'amitiés - c'est du moins notre plus vif espoir.