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770                 QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME ?
  sent ses somnambules, parce qu'elles procèdent, selon lui, directement
  d'une transmission divine ; et, dans sa simplicité, il ne se doute pas
 que tous les grands mystères qu'il nous révèle sont textuellement re-
 produits du Prodromus PMlosophiœ ratiocinantis de Swedenborg ; —
 que la religion qu'il voudrait produire, en généralisant les folies de
 ses hallucinées, existe déjà de toute pièce, en Angleterre, sous le
 nom de nouvelle Eglise de Jérusalem. Je n'ai pas le courage de pous-
 ser plus loin l'examen de son ouvrage; c'est une longue énumération
 d'hallucinations spontanées ou provoquées, dont il donne la plus
 fausse interprétation qu'un esprit illuminé puisse produire.
    Ainsi, pour nous résumer, tout en reconnaissant les phénomènes
 magnétiques, au point de vue de leur existence, — nous différons des
 magnétiseurs, dans les points essentiels. — Au lieu de reconnaître un
fluide particulier qui produit un hasard, ou, suivant certains procédés,
 des phénomènes vaguement déterminés ; — au lieu de reconnaître
chez les somnambules un instinct qui domine fatalement l'intelli-
gence, nous plaçons en première ligne l'influence intellectuelle du
magnétiseur, qui se transmet par la pensée au sujet que l'on magné-
tise, et établit en quelque sorte une identification parfaite et tempo-
raire entre leurs deux existences. De cette théorie, qui n'est que la
déduction rigoureuse des faits, nous faisons découler cette conséquence
que tous les phénomènes que l'on attribue à de nouvelles facultés qui
naissent chez les somnambules ne sont que le résultat de l'influence
transmise par le magnétiseur, — et que celui-ci est responsable des
accidents qui peuvent se produire, parce qu'il dépend de lui d'en pro-
voquer ou d'en empêcher la manifestation.
    Je ne puis m'empêcher, en terminant, d'ajouter aux preuves déjà
fournies en faveur de la théorie de la transmission de la pensée, quel-
ques exemples pris au hasard parmi ceux dont j'ai été témoin, ou que
 j'ai produits moi-même. —Ils sont d'une nature telle, qu'ils ne peu-
vent laisser aucune espèce de doute dans ma pensée, pas plus qu'ils
n'en laisseront dans l'esprit des hommes impartiaux qui se donneront
la peine de les reproduire. Un soir, il y a de cela peu de temps, j'étais
auprès d'une dame hystérique, que j'ai magnétisée plusieurs fois : elle
 était au lit et malade. Son mari et moi, nous étions assis auprès d'elle.
— Je l'endormis: lorsqu'elle fut plongée dans un profond sommeil,
je demandai à son mari la permission de faire une expérience, — et
 voici ce qui se passa : — Sans proférer une seule parole, sans faire un
geste, je la conduisis mentalement en pleine mer ; tant que je fis durer