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692 QU'EST-CE QUE LE MAGNÉTISME? deront au rétablissement de la santé, ou agraveront l'état morbide, suivant la, prédisposition du malade et le talent du magnétiseur. Mais, si l'on veut se rendre compte du mode de son action, en étu- diant les divers phénomènes qui se sont produits entre les mains des magnétiseurs, on arrive à reconnaître que le magnétisme ne jouit d'au- cune vertu spéciale, qu'il est ici sédatif ou excitant, qu'il provoque des évacuations ou qu'il les supprime, qu'il apaise des douleurs ou les fait naître, qu'il fait cesser les convulsions ou les réveille avec une nouvelle intensité ; que là , il provoque le sommeil ou détermine des insomnies douloureuses, qu'il calme l'imagination ou .fait naître tous les désordres les plus singuliers qui tiennent aux fonctions cérébrales dans l'état normal et toutes les anomalies si bizarres qui résultent des perturbations maladives. Nous ne pouvons donc pas classer le magnétisme comme les autres agents thérapeutiques que la médecine emploie chaque jour. Ce n'est ni un calmant, ni un excitant, ni un altérant, ni un évacuant, ni un tonique, ni un spécifique, ni un narcotique, puisque tour-à -tour il emprunte à ces différents genres de médication, leurs formes multiples et sans cesse renaissantes. Ce caractère protéiforme doit donc nous faire comprendre que l'a- gent qui le constitue n'est pas unique, que ce n'est pas quelque chose de matériel, comme un médicament, un fluide aériforme, comme le fluide électrique, la lumière ou la chaleur, et, par conséquent, que son essence réside dans une action appartenant à un ordre de phéno- mènes tout différent de ceux que nous venons d'énumérer; et que s'il est impossible d'en spécifier la nature, il est possible au moins de reconnaître qu'il se classe tout-à -fait à part, mais dans une section de phénomènes physiologiques dont nous voyons, à chaque instant dans la vie, se manifester la puissance. Je trouve la plus grande analogie, pour ne pas dire une identité parfaite entre les phénomènes magnétiques et certains effets sympathi- ques que vous avez sans doute observés. —Ne vous est-il pas arrivé, en vous promenant avec un ami, de songer à un air favori et un ins- tant après de le lui entendre fredonner. Ne vous souvient-il pas au moment où vous ailliez entamer une question de vous être senti de- vancé par une autre personne. Vous êtes dans la tristesse, dans u» abattement moral indéfinissable, un homme fort apparaît et déjà votre courage est revenu. Qui n'a vu, du moins dans les souvenirs que nous transmet l'histoire, dans les calamités les plus grandes, au momen