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               LES STALLES DE LA C A T H É D R A L E                 39
   entièrement clos, ainsi que ceux de Saint-Nizier et de Saint-
   Étienne. Un jubé, dit M. Bégule (page 92), divisait l'église en deux
  parties à peu près égales, s'élevant entre la sixième et la septième
  travée ; les piliers de l'entrée du chœur en portent encore des tra-
  ces visibles. Cette clôture a été faite deux fois; la première datait
  du xin e siècle, il n'en reste pas de dessin ; on sait seulement
  qu'elle était surmontée d'an grand crucifix « d'argent en partieetle
  reste tout couvert de lames d'argent, et qui fut brisé par le mi-
  nistre Ruffy. » En 1582 seulement les chanoines purent édifier un
  second jubé, sous la direction de l'architecte Mallette ; une ancienne
  gravure nous a conservé l'aspect de ce monument, mais cette re-
  présentation est peu fidèle. Glapasson (page 236) en a parlé en ces
  termes : « Le jubé qui sépare la nef du chœur est un ouvrage
  nouveau de fort bon goût. Il est orné de colonnes corinthiennes et
  d'un attique au-dessus et enrichi de bas-relief ; les sculptures
  en sont travaillées fort proprement et l'on estime beaucoup de
 petites figures d'anges placées aux angles des arcades. » Mais
 Glapasson ne dit pas un mot des stalles du chœur; toutefois on
 peut supposer d'après un passage de Brossette (p, 79), que les cal-
 vinistes ayant détruit les stalles du chœur en même temps qu'ils
 renversèrent le jubé du xm e siècle, firent des stalles neuves
 dans le genre moderne, tout en reconstruisant, en 1582, le nouveau
 jubé; ces stalles en effet étaient entièrement dans le style du second
 jubé. « Les sièges du chœur de Saint-Jean, dit Brossette, sont or-
 nés de panneaux de marbre noir et rouge, avec des arcs en forme
 de niches plates de marbre blanc qui font un effet agréable. »
    Mais ces sièges et ce jubé ne durent avoir aussi qu'une durée
 éphémère. La Révolution survint, Dieu dut faire place à la déesse
 Raison, et la Raison ne pouvait tolérer dans son temple tout ce qui
 rappelait « les tyrans et le fanatisme. » Toute l'église Saint-Jean
 futsaccagée denouveau, comme ellel'avait été en 1562; le jubé seul
 fut mis en réserve et transporté dans l'église Saint-Etienne, pour
 recevoir une destination ultérieure; on lit en effet, dans le procès-
 verbal de la vente de l'église Saint-Etienne par la Nation, que l'ad-
judicataire n'aura pas le droit de disposer des matériauxdu jubé de
 Saint-Jean que la nation se réservait. Mais qu'en fit la nation? on
 voit bien par certains actes de la municipalité qu'on fit alors un dé-