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38                         LA R E V U E      LYONNAISE

siège métropolitain. Clapasson a vu encore une partie de cette
chaire ; il en parle dans sa Description de Lyon, publiée en 1741.
« C'est, dit-il, un des accoudoirs de la chaire archiépiscopale pla-
cée dans l'église Saint-Etienne. Cet accoudoir est fait en forme de
bras dont la main tient un caillou pour désigner le martyre de ce
saint1. »
   A l'époque reculée où une cathedra ou chaire en marbre se
voyait dans.la Primatiale, il n'était pas d'usage de boiser le chœur
des églises, comme on l'a fait plus tard, vers le xye siècle; ce qui
nous a valu les splendides boiseries comme celles de l'église de
Brou, entre autres. Mais, à certains jours de grandes fêtes, on
couvrait les murs des chœurs de grandes tapisseries à sujets em -
pruntés à l'ancien et au-nouveau Testament. Ainsi on voit, par l'in-
ventaire du trésor de Saint-Jean dressé en 1448 et publié en 1877 par
M. de Valous, que la cathédrale était riche en tapis, et que ceux-ci
existaient encore en 1562, au moment du pillage de la cathédrale
par les protestants ; mais ils furent vendus alors. Toutefois,
quelques-uns semblent avoir pu être soustraits -aux pillards, car
 on lit dans un autre inventaire du trésor de Saint-Jean de 1700 ~:
« Item huit grandes pièces de tapisseries vieilles pour le tour du
chœur, savoir : une où est représentée l'Annonciation, l'autre l'his-
toire de Joachim, les six autres le mystère de la Passion3 de Notre-
Seigneur Jésus-Christ, toutes les dites • pièces doublées de toile
verte. » Ces tapis avaient été donnés en partie à la cathédrale par le
cardinal de Saluées, en même temps qu'il lui léguait, tant de pré-
cieux reliquaires et de vases sacrés. Yers ces temps, on couvrait
aussi, d'après les inventaires du trésor, « de tapis de Rhodes le
grand autel et le marchepied de cet autel, la grille de fer de la
chapelle de Notre-Dame du Haut-Don, le jour de l'Assomption, etla
table de marbre du chapitre. »
   Jusqu'aux jours de la Terreur, le chœur de la Primatiale était

   1 Le siège actuel de l'archevêque en bois sculpté, dans le style du xv' siècle, a été
exécuté d'après les dessins de M. Bossan, par notre habile menuisier lyonnais, M, Cl.
Bernard, en 1851.
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     Voir aux Archives du département le fonds ancien de Saint-Jean.
   3
     Au xve siècle, Jean de Bourbon fit entourer le chœur de la grande église abba-
tiale de Gluny de tapisseries magnifiques nommées Tapisseries de la Passion (Voir
Lorain, Hist. de Cluny.