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                 OUV1UKKS Di; Tl-MPS PASS1-               5I5

   « Cette organisation si simple et si sage fut complétée et
fortifiée par l'intervention du pouvoir central, qui procéda,
selon son usage en ce temps-là, par voie de prescriptions
impératives et dures. Le 3 mars 1533, le lieutenant' du
Peyrat interdit la mendicité, en même temps qu'il défend
de donner aux mendiants : les « marauds », ceux que nous
appellerions les sans travail devront quitter la ville dès le
lendemain, ou bien aller travailler aux fossés, le tout sous
peine de fouet et de bannissement : les pauvres « qui sont
enrôlés et qui ont billet pour avoir aumônes », c'est-à-dire
les assistés, doivent se rendre aux lieux qui leur sont dési-
gnés sans mendier aux églises et aux portes des maisons,
ceci encore sous peine de fouet : on devra dénoncer au
commis de l'Aumône tout possesseur d'un billet « où il
n'y aura pitié y>, c'est-à-dire tout faux pauvre; les indigents
de passage pourront se présenter aux Cordeliers pour y
recevoir une seule aumône par jour et pour une fois
seulement.
    « La sévérité de ces mesures est assurément peu conforme
aux idées et aux mœurs de notre temps : notre sensibilité
répugne à cette réglementation de la misère. Mais dans
l'ensemble l'Aumône était une institution bien conçue,
efficace et peu coûteuse : l'hospice lyonnais de la Charité
est une de ses créations ; sa fortune a été le point de départ
de celle que possède aujourd'hui l'Administration hospi-
talière de Lyon. Enfin, grâce à son organisation méthodique
et à son fonctionnement aisé, elle a servi de modèle à bien
des essais de ce genre, notamment, comme Louis XV le
reconnaissait par lettres patentes de 1729, à l'Hôpital
général de Paris. Elle n'était pas parfaite, mais qui sait si
les réformateurs modernes auraient tort d'étudier d'un peu
près le mécanisme de cette vénérable institution ? »