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)I2                 OUVKIKRS DU TKMPS PASSli

le beau-fils du Bon Allemand, avait légué en 1563, bien
qu'il vécût alors à Genève, cent livres tournois à l'institu-
tion que son beau-père avait contribué à fonder.
    « Quel usage les recteurs faisaient-ils de ces richesses ?
Au premier rang de leurs préoccupations figure la protec-
tion des orphelins. Les garçons furent logés au prieuré de
la Chana, sous la direction d'un maître d'école ou péda-
gogue pour les intruire et « endoctriner ». Les filles étaient
à Sainte-Catherine, sous la direction d'une maîtresse et ne
pouvaient sortir que conduites par elle. Elle leur apprenait
« à filer, à coudre en divers ouvrages, à aucunes à lire,
selon ce à quoi elle juge leur esprit être enclin et propre. »
Notons en passant, ce qui a son intérêt pour l'histoire de
l'industrie lyonnaise, qu'elle doit aussi leur enseigner
« à dévider la soie, qui maintenant se fait à Lyon ». Mais
les recteurs ne se croyaient nullement dégagés de leurs
obligations vis-à-vis des orphelins lorsque ceux-ci avaient
terminé leur éducation. Tous les dimanches six d'entre
eux se rendaient à la Chana et se faisaient présenter par le
maître « les enfants qui se trouveront d'âge pour servir
quelques gens de bien, afin d'en bailler à ceux qui en
demandent, soit pour servir ou pour apprendre métiers ou
pour enfants adoptifs. » Au besoin on peut les placer à
l'essai pour huit ou quinze jours : s'ils sont agréés au
bout de ce temps, l'Aumône les habille à ses frais pour la
première année. S'ils quittent leurs maîtres, s'ils tombent
malades et que leurs maîtres « ne les'veuillent nourrir »,



cinq ans aux plus pauvres de ses descendants : en cas d'extinction elle
reviendrait à l'Hôtel-Dieu. Ces conditions sont encore observées. Vov.
Flurer, La Fondation de Rouviïïe. (Société des Amis de l'Université de
Lyon, d é c , 1897.)