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                  OUVRIERS DU TKMPS PASSÉ                    503

   Quant aux salaires, le sénéchal en maintient le paiement
partie en argent, partie en nourriture et, pour cette
dernière, les maîtres devront fournir « pain, vin et pitance
en regard de ce qu'on fournissait auparavant cinq ou six
ans dernièrement passés ». Le bureau de l'Aumône générale
était désigné pour trancher les contestations relatives à la
nourriture. A ce jugement était joint un véritable règlement
d'atelier. « Le principe qui le domine est le suivant : tout
travail commencé doit être terminé sans interruption par
les mêmes ouvriers : i° les compagnons ne peuvent quitter
leur tâche, individuellement ou collectivement, sous peine
de payer au maître et la forme qu'ils auront fait perdre et
la valeur des journées de chômage; 2° inversement, dès
que « la presse » est commencée, les maîtres leur doivent
leurs salaires jusqu'à entier achèvement de la besogne et ne
peuvent les renvoyer que s'ils ne font pas leur devoir;
3° les maîtres peuvent remplacer l'ouvrier qui tombe
malade en cours d'œuvre, par qui bon leur semble. On ne
songe même pas à dire mais il est évident qu'il ne paye au
malade que les journées pendant lesquelles il a effective-
ment travaillé; 4 0 en cas de hâte dans l'exécution d'une
commande, le maître peut adjoindre aux ouvriers déjà
chargés de cette commande d'autres ouvriers à qui il dis-
tribuera une partie du travail sans que les compagnons
puissent s'en plaindre et en tirer prétexte pour quitter
l'atelier; 50 il est interdit de travailler les jours de fêtes et
de cesser le travail plus tôt qu'à l'ordinaire les veilles de
fêtes; 6° en dehors des fêtes, il n'y aura chômage que pour
la mort du maître ou de sa femme».
   Suivre les appels, la sentence des grands jours de Mou-
lins, les négociations et les édits qui intervinrent est impos-
sible en une courte analyse . Les difficultés ne sont