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SUR LA BATAILLE Dli BRIGNAIS 209 les uns du Forez, c'est-à -dire de l'ouest, les autres du Velay, soit du sud-ouest, et tous deux par la rive droite du Garon, n'ont pu, en arrivant au secours de la place assiégée, se trouver à l'est ni au nord, pas plus que sur la rive gauche, on a donc ainsi raisonné en pure perte et sur une absurdité. » Tout cela semble fort naturel mais, examinons, avec attention, chacune des affirmations. Et d'abord M. Steyert a l'air de croire que l'armée royale assiégeait la ville même de Briguais ; cette opinion est absolument erronée, le village n'avait pas d'enceinte, puisqu'en temps de guerre les habitants se réfugiaient dans le château avec leurs bestiaux et ce qu'ils possédaient de plus précieux. Dans tous les textes il n'est question que de l'attaque du château et comment, en vérité, 300 aventuriers auraient-ils pu défendre tout à la fois et le château et la ville (si elle avait pu l'être) contre toute une armée ?? Pour ne pas localiser trop exclusivement l'action qu'il décrit au bas des gorges du Garon et de son minuscule affluent, sur cette rive droite qu'il a choisie, M. Steyert fait camper, en face du château, sur la rive gauche, et figure à cette place sur son plan un second corps d'armée royale qui, au moment où il s'apprêtait à secourir le premier, rencontra les Routiers de la garnison de Saugues arrivant du sud qui complétèrent ainsi l'enveloppement de l'armée française. Pour les uns comme pour les autres, le Garon n'offrit donc pas le moindre obstacle, M. Steyert en convient lui- même. Pourquoi alors, dans les lignes qui précèdent, a-t-il donc assigné à cette prétendue rivière'un rôle si important? Quant à la brusque arrivée des défenseurs de Saugues, au moment critique, ce n'est point Villani qui nous en fa;t part, mais bien l'auteur du Petit Thalamus de Montpellier; seule- ment l'annaliste languedocien fait arriver le corps des aven-