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MAURICE SCÈVE 89 avez d'ailleurs, en passant, goûté quelques-uns de ses vers, ne soyez point curieux d'en lire davantage : la déception serait cruelle, et, comme on disait autrefois, je les ai « cautement » choisis ! Gardez-vous de fiélie ! Gardez-vous du Microcosme ! et, seulement, s'ils vous tombent sous la main, songez en les feuilletant que, de ces vers obscurs, laborieux et symboliques, puisqu'on a vu sortir les sonnets de Ronsard et ceux de Du Bellay, peut-être un jour verrons- nous aussi, nous, se dégager du symbolisme contemporain je ne sais quelle poésie nouvelle. Ainsi le lys jà flétrirefleuronne Et le figuier rejette sur l'automne Son second fruit Je finis sur ces vers qui sont encore de Maurice Scève, et sur cette espérance, qu'aucun exemple assurément, dans notre histoire littéraire, n'encourage, n'autorise, et ne justifie mieux que le sien. Ferdinand BRUNETIÈRE, de l'Académie Française. i^^r K° 2. — Février 1S99. 7