Revue du Lyonnais » série 5 - n°1 ( 1886 ) » pp.370

370                       LES MALINS

                  GNAFRON regardant sa main.

   J'ai tout ça dans ma main ! (S'en allant.} Laisse-moi vite
aller poser ça, j'aime pas avoir ces choses là dans ma
main.
                      GUIGNOL le retenant.

  Mais tu ne comprends donc rien ?
                   GNAFRON se fâchant un peu.

   Te me parles de ta vie, de ta mort    te me dis que j'ai
n'un pompier dans ma main        non que j'ai   Je ne sais
plus où j'en suis, tu m'ahuris.
                           GUIGNOL

   Gnafron, j'aime tafilleBoulotte! il faut que je l'épouse !
— Prenant un ton dramatique. Si tu me la refuses, mon parti
est pris, je vais livrer mon corps aux froids baisers de l'onde !
— Reprenant son ton naturel. Je me nèye.
                           GNAFRON

   Tu te nèyes, toi, mon vieux? Oh, mais non! D'abord,
t'as pas payé ton compte chez moi, t'as pas le droit de te
nèyer. Et puis, je voudrais ben voir que mafillete refuse!
Je lui donne en dot tout ce que j'ai.
                           GUIGNOL

  Combien que t'as?
                          GNAFRON

  Je n'ai rien, mais j'y donne tout.
                           GUIGNOL

  Quel bon cœur !
                          GNAFRON

   Je vas appeler Boulotte. —// appelle. Boulotte !      Bou-
lotte!