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DE LA PRIMATIALE DE LYON IOI masque, il n'alloit plus à la messe, ains faisoit profession de protestantisme, » tandis que le baron des Adrets rentrait dans le giron de l'Église catholique. Les chanoines de Saint-Jean et le reste du clergé de Lyon étaient moins pressés de revenir. Les églises étaient, pour la plupart, dans un véritable état de ruine ou démolies, et les maisons curiales complètement saccagées. De la ca- thédrale et des églises Saint-Etienne et Sainte-Croix, jadis si belles, si richement ornées, il ne restait que les quatre murs tout nus, avec une chaire et quelques bancs de bois grossiers, construits à la hâte » pour les presches et [les cènes » des calvinistes. Les vêtements sacerdotaux avaient été tous détruits et les vases sacrés étaient au pouvoir du Consulat, qui ne semblait pas décidé à les rendre, et il fallut l'intervention du maréchal de la Vieilleville pour les faire restituer. Le cloître de Saint-Jean était aussi inhabitable. Le 24 juin 1563, le Chapitre se réunissait encore à Saint-Ram- bert-en-Forez, où il avait cherché un refuge, après bien des périgrinations, et répondait au maréchal qui l'avait rap- pelé à Lyon, « que ses maisons étant démolies ou ayant leurs portes brisées, et que ne pouvant pas habiter les tavernes et cabarets, ce îqui seroit fort scandaleux, ils rentreraient cependant mais pour vivre, se loger et manger ensemble- ment dans la maison de l'archidiacre qui avait été sans doute épargnée. » Ces faits sont hautement établis par un acte sans date ni signature mais qui, évidemment, a été écrit en 1563, par le Chapitre, avant sa rentrée à Lyon. Il en ressort même que malgré l'édit de [pacification, on continuait, à Lyon, les démolitions commencées depuis le mois de mai de l'année précédente. Dans cet acte, les chanoines, après avoir sollicité près du roi la restitution de leur Trésor et de son inventaire, lui exposèrent « les ruines et démo-