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100               LES MONUMENTS D'ART

 ennemys et séditieux et aux femmes dont les maris estoient
 au camp ennemy. »
    On expulsa de la ville ceux « déclarés papistes et rebelles
 et on ne donna plus de secours qu'à ceux qui certifiaient
 qu'ils fréquentoient les presches et savoient prier Dieu, et
 n'estoient ni gourmands, ni ivrognes, paresseux, papistes
 et séditieux. » (Regist. de l'Aumône générale, archives de
l'hôpital de la Charité.)
    La liberté de la presse était non moins foulée aux pieds
 et le gouverneur de Lyon, M. de Soubise, décida, à propos
 d'un livre condamné par le Consistoire, » la suppression de
 ce livre et que ceulx qui en seroient trouvés saisis, ou qui
 les auront distribuez, seront pendus et étranglez sans aucune
forme etfigurede procèz et sans espérance de grâce ni modéra-
 tion. »
    Mais cette tyrannie n'eut heureusement qu'un temps. Le
 soleil reparait toujours, même après les plus affreux orages.
Dès le 18 mars, parut un Édit royal dit de Pacification,
 dans lequel il fut dit : « que les ecclésiastiques rentreront en
 ville, qu'ils seront remis dans la possession de leurs biens
 et dans l'influence du culte catholique et que deux Temples
 seront affectés à l'Église réformée. » Celle des Cordeliers,
 entr'autres, resta aux protestants pour le libre exercice de
leur culte, promis par l'Édit de pacification, mais ils obtin-
 rent du maréchal de Vieilleville, la permission d'ériger un
 Temple sur les fossés de la Lanterne (place des Terreaux,
à l'endroit où s'élève aujourd'hui l'Hôtel-de-Ville). « Dès
lors, ditRubys, ils se mirent tous, grands et petits, hommes
 et femmes, à porter la terre pour combler les fossez, en
 chantant les psaumes de Marot et de Beze. »
    Le comte de Sault, qui par sa faiblesse, avait livré Lyon
aux calvinistes, dans la fatale nuit du 31 avril 1562, s'em-
pressa de rentrer à son poste, « mais ayant osté son