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148 DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. jusqu'à des petits effets de clair-obscur dans le vitrail de sainl Antoine de Padoue, aux Cordelicrs de Saint-Bonaventure. On admire toujours sa grande habileté, son coloris fin el brillant , son dessin correct ; mais on gémit de voir tant de qualités employées en pure perte. Ce vitrail est un tableau de genre. D'autres ont fait pis et ont cherché à utiliser la transparence du verre pour obtenir les effets changeants d'un diorama. Tout ceci est un appel aux sens plus qu'a la pen- sée. Je blâmerai encore celle affectation archéologique, d'imiter dans le dessin l'incorrection des plus anciens vitraux. Il faut prendre du moyen âge ce qu'il a de bon et ne pas copier servilement jusqu'aux imperfections que l'on ne peut nier. Gardons-nous de croire que l'expression el le senti- ment religieux soient incompatibles avec la beauté des for- mes ; c'est là un petit travers d'une petite école. On en re- viendra el Ton se moquera de ces outrages faits à Tanalomie, comme on rit déjà des beautés frêles et poitrinaires delà lit- térature romantique. Les peintures d'armoiries contribuent souvent à la décora- lion des églises. Rien de mieux que de les rétablir quand elles ont été effacées; c'est rendre un service à l'histoire el payer une dette de reconnaissance à de pieux donateurs. Ces res- taurations exigent encore des notions spéciales et ne doivent pas être considérées comme un amalgame insignifiant de couleurs. Un écusson, s'il est peint en dépit des lois héraldi- ques et s'il ne représente pas réellement une famille ou une corporation, n'est qu'un objet ridicule, une enluminure sans valeur parce qu'elle n'a aucun sens. Nous avons à déplorer plusieurs fautes de ce genre commises à Lyon. L'église de Sainl-Nizier était fort riche en images héraldiques; en 1730, le syndic du Chapitre, M. Peysson, en fit détruire un grand nombre. Il y a quelques années, quand on entreprit la res- tauration de ce monument, sous la direction de M. Pollet,