page suivante »
92 HISTOIRE LITTÉRAIRE qui se sont occupés des origines du christianisme ne nous ont pas fait connaître tous les disciples formés dans ce pieux gymnase Ceux qu'ils signalent, du moins, brillent de la gloire qui s'attache à la mémoire du maître. Le premier est Caïus, qualifié du titre d'évêque des na- tions et de docteur de l'Église. Bien qu'il ait écrit en grec, ce qui semble fort naturel de la part d'un disciple de saint Irénée, la plupart des auteurs s'accordent a lui donner la Gaule pour patrie, quelques-uns même Lyon pour ber- ceau (1). Son prœnomen , Caïus , indiquerait avec certitude une origine romaine, si l'on ne savait avec quel empresse- ment les Gaulois changèrent contre une appellation latine leur vieille dénomination celtique. A Lugdunum même, l'épi- graphie nous révèle, à côté de noms gaulois se renouvelant dans le cours de plusieurs générations (2), des familles aborigènes qui se distinguent par des prénoms quirites. Nous avons cité Vrogènes ; un Gaulois,du même nom, se fait appeler 6Vù«sVrogènius. Parmi ses contemporains figurent aussi une CaïaAste, une Caïa Ticherne (3). Ce prénom même de Caïus est devenu si commun dans la cité lyonnaise qu'il remplit, à lui seul, une colonne dé la table des inscriptions latines donnée par M. Monfalcon (4). C'est là , assurément, un fait onomatique important dans la question ; il suffît, ce me semble, pour autoriser la critique à ranger Tévèque Caïus parmi les enfants de Lugdunum, nés de parents romains ou gallo-romains. Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, il est plus certain (1) Hisl. litl. p. 356. — Bi'cghol du Lui cl l'éritaud amé. Calalug. des Lyonnais dignes de mémoire, C, p. 57. (2) A. Bernard, Description du pays des Ségusiuvcs, p, 23. (3) Monfalcon , Histoire de Lyon , Table des noms do personnes , au Recueil des Inscriptions, p. J304 c l l o û j , col. M, t. lï. (4) lbhl.