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32              HÔTEL DE LUXEMBOURG, A. VAISE.

grecque, apmi, in cujus poteslate est cogère vel prohibere, qui a le
 droit de contraindre ou d'empêcher. L'importance de cette arme
était telle que nous voyons le roi David ordonner à ses sujets
de s'exercer au tir (Rcg. n, 1, 18). D'après Végèce, ce fut assest
tard que les Romains sentirent la nécessité d'avoir des archers
dans leurs armées, et Scipion l'Africain leur dut sa victoire sur
les Numantins, (1, 15).
   L'arc fut remplacé par les armes à feu ; mais quoiqu'il ne sub-
sistât plus dans les armées, cependant il servit longtemps encore
comme instrument d'un exercice agréable. Les deux villes de
France où cet amusement se conserva le plus en honneur furent
Lyon et Montpellier. A Lyon, les chevaliers de l'arc ont été érigés
en compagnie royale par Charles VII, en 1431, et leur société
s'est maintenue jusqu'à l'époque de la Révolution. Le nombre
des chevaliers était de quarante, et ils avaient pour capitaines
perpétuels le prévôt des marchands et les échevins, qui, toutes
les années, assistaient en grande cérémonie à leurs exercices et
donnaient un pris au vainqueur (Dict. de jurisp. Prost de Roycr).
Le siège de la réunion était situé sur les remparts d'Ainay, et
l'hôtel n'a été démoli qu'en 1859. Le bâtiment, bien proportionné
et fortement profilé, avait une certaine distinction, et se faisait
remarquer de tous ceux qui préfèrent un aspect robuste à la
profusion des petits ornements prétentieux. « L'hôtel des chevaliers
« de l'Arc formait l'angle de la rue Saint-Joseph et de celle des
« Remparts-d'Ainay. Sa façade ouverte sur un jardin était décorée
« d'un trophée d'arcs et de carquois, se rattachant à un mascaron
« couronné d'une coiffure de plumes, comme on représentait alors
« les peuples sauvages de l'Amérique. On sait que la Société de
« l'Arc était la plus ancienne des différentes compagnies de ti-
« reursqui abondaient à Lyon, au XVIIIe.siècle. Le bâtiment qui
« vient de disparaître avait été construit, en 1726, aux frais de
« la compagnie, sur un terrain que la ville lui avait accordé, et
« qui se trouvait alors sur les remparts (A. Steyert, Gaz. de
« Lyon, 13 juillet 18GÛ). » La construction de l'hôtel des tireurs
d'arc fut bien postérieure à la cession du terrain, puisque l'ouver-
ture du jeu de l'arc, sur les remparts, eut lieu le 8 mai 1710, et