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374 troo FOSCOLO. que dans Thieste, imité jusqu'aux défauts du grand tragique; on y trouvait son rhylhme rude, fougueux , soudainement brisé, l'exagération violente des sentiments, peu de mouve- ment dans l'action et une scène presque vide. Des hardiesses magnifiques surgissaient d'ailleurs isolément et à distance ; elles étaient armées de grandes promesses. Un moment il avait été professeur d'éloquence à l'Univer- sité de Pavie; l'année d'après, en 1809, inspecteur des œu- vres dramatiques. En 1815, nous retrouvons Foscolo armé contre l'Autriche pour les libertés de son pays, puis fugitif. De la Suisse, où il avait erré quelques mois, il s'abrita à Londres avec de grands tra- vaux commencés en Italie, parmi lesquels sa traduction d'Ho- mère occupait le premier rang. A Londres, se réalisa pour lui une vie pauvre, rude, mais honorable. Levé dès le jour, il travaillait avec une infatigable persévérance, défendant son cœur des tristesses que lui donnait ce ciel lourd et froid. LTne traduction charmante de Sterne avait déjà préparé à son nom - quelque popularité; des articles vigoureusement pensés et re- marquablement écrits,le naturalisèrent dans l'opinion. Au milieu d'assujettissements inquiets, il avait toujours pour l'Italie les tendresses d'un fils. Rien n'est indifférent de la part des hom- mes qui ont vécu. La pièce élégiaque alla Sera, tellement belle de force et de poésie qu'on la dirait de Dante, nous apprend que le soir était son heure animée ; soit que la nuit eût tous les délices d'une nuit d'été, soit que l'ouragan tour- mentât l'air, il devenait oublieux de la vie et se pénétrait du calme éternel : E mentre io guardo la tua pace, dorme Quelle spirto guerrier ch'entro mi rugge. Nous avons sous les yeux une lettre inédile que Foscolo écrivit en septembre 1826, un an avant sa mort. Une plainte ~ sans amertume et de doux projets y sont exprimés. Sa position