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336           LE PAGE DU BAIlOJi DES ADRETS.

    — Pas même Thizy, balbutia lentement le capitaine,
qui se prit à trembler avec fureur, mais que le respect
contenait et que !e regard enflammé du baron des Adrets
clouait à sa place immobile.
    Thizy est une des forteresses les plus redoutables du
royaume; des nuées de paysans fanatiques la défen-
daient, le manque d'eau et l'incendie out fait le
reste.
    — Et vous avez levé le siège ?.,.
    — Après avoir emporté la basse ville, répliqua l'en-
voyé."
    — Qui n'était pas défendue, ricana le baron avec mé-
 pris ; etMontbrun a fui devant Rébé .et Saint-Victor.
     — L'armée s'est retirée en bon ordre, général, et vous
 verrez demain si elle a l'air d'une armée vaincue; les
 bagages sont encombrés de richesses et nous ramenons
 toutes nos charrettes et nos canons.
     — Que dites-vous? s'écria Beaumont, en levant les
 bras au ciel; vous n'avez pas perdu votre artillerie, et
 vous avez sauvé vos bagages et vos munitions de !a ra-
 pacité des vignerons de Villefranche et de Beaujeu !
 Louons Dieu de ce grand bonheur, Messieurs ; nous fe-
 rons des prières et nous chanterons des cantiques en re-
 merciaient de ce que les v'eilles femmes de l'Arbresle et
 de Châtillon n'ont pas taillé des jupons dans nos éten-
 dards et nos drapeaux. Retirez-vous, Monsieur. Mont-
 brun me demande où il doit faire reposer l'armée : qu'il
  s'arrête aux portes de Y aise, et qu'il vienne me rendre
 compte de sa conduite. Il a dit que je m'énervais dans
 le repos et les plaisirs; qu'il voie les traces que je lais-
 serai à Lyon de mon passage. Il n'a pu prendre Thizy;