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               LE PAGE DO BARON DES ADRF.TS.             337

 je frapperai les catholiques au centre de leur puissance.
 Pendant qu'il écoutera prêcher Viret, qui n'a qu'une
 oreille, ou Ruffi , dont la balafre n'a pas été faite sur un
 champ de bataille comme les blessures qui couvrent
 mon corps, j'écraserai la vipère dans son nid, et ses
 petits autour d'elle.
    L'armée ne rentrera pas dans Lyon, Monsieur. De-
 main j'irai lui offrir un but que nous atteindrons; de
 main je reprendrai ie commandement et je rendrai la
 victoire à ces troupes qu'on me ramène honteuses et dé-
 couragées. Retirez-vous, capitaine, et allez dire à votre
 chef qu'il n'y avait pas de femmes à ma table ; surtout
 conseillez à Ruffy d ; se contenter désormais d'annoncer
 la vérité du Christ dans l'église des Cordeliers, que je
 lui abandonne, mais qu'il n'essaye pas de suivre mon
armée, car je ne l'y recevrai pas.
    Vous, messieurs les consuls ei les notables, maintenez
 la paix pendant mon absence et faites annoncer à son de
 trompe, comme placarder sur les murs, qu'il est fait dé-
 fense aux manants etfaabifanLsde la ville de s'injurier
 ni mettre la main aux armes les uns contre les autres, à
 peine d'avoir le poing coupé. El maintenant, adieu ;
que Dieu vous garde.
    Terrassé de ce discours, le cœur gonflé de colère et,
 les yeux pleins de larmes de rage, le capitaine sortit au
milieu des murmures des convives et des sourires pro-
 vocants des hommes d'armes. La tête basse et l'esprit
troublé, il descendit en chancelant les marches de la for-
teresse, et, reprenant son cheval aux. portes de la ville,
il remonta la Saône et s'enfonça dans les rues tortueuses
et désertes du faubourg de Vaise, quartier mal famé,