page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. e HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ AU xv SIÈCLE, par M. l'abbé CHRISTOPHE. M. l'abbé Christophe a publié dernièrement une Histoire de la Papauté au quinzième siècle pour faire suite à son Histoire de la Papauté au quatorzième. Nous avons rendu compte dans le temps du premier de ces deux ouvrages ; nous avons une dette à acquitter envers le second. Cinq volumes con- sacrés à deux siècles de la Papauté et de l'Eglise, remplis de faits consciencieusement étudiés et bien mis dans leur jour, mériteraient un examen approfondi, et soulèvent nombre de questions intéressantes. Nous voulons seulement en donner une idée, et constater le beau tribut payé aux sérieuses éludes historiques par le clergé de Lyon,auquel M. Christophe appartient. Jamais on n'a remué l'histoire aussi à fond qu'aujourd'hui. Jamais on n'a publié tant de pièces ignorées, de documents inédits, de correspondances diplomatiques enfouies dans la poudre des archives et dérobées au public par la jalousie des gouvernements.Les matériaux qui reviennent chaque jour à la lumière accroissent singulièrement nos moyens d'information et permettent d'éclaircir beaucoup d'obscurités. Mais s'il faut applaudir à cette impulsion féconde et à ces utiles travaux, on doit reconnaître aussi qu'il y a une grande différence entre préparer l'histoire et l'écrire. Or, généralement, nous la préparons, nous ne l'écrivons pas. Nous publions des recueils de pièces avec des analyses, des dissertations, des commen- taires ; nous facilitons la tâche pour les historiens à venir ; mais les grandes œuvres histoiiques deviennent rares, en France surtout. Depuis les beaux ouvrages des Thierry, des Guizot, des Barante, noussemblons nous défier de nous-mê- mes. M. Mignet n'a rien publié depuis sa Marie Sluart. L'his- toire de Louvois de M.Roussel est une œuvre de premier ordre, mais ce n'est encore etf grande partie qu'une publication de documents inédits. Ecrire l'histoire pour l'histoire môme, en prenant l'érudition comme moyen et non comme but ; reconstruire le passé, non dans tel ou tel détail, mais dans son ensemble, pour lui rendre son mouvement, sa vie, sa physionomie propre, est ce que nous faisons beaucoup trop peu. Il y en a bien une raison, c'est que la tâche, fort difficile