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388 MONT SAlKT-BEHiNAIlD.
géographes, mais il est mentionné par l'auteur des Actes
du martyre de Sainl-Maurice, lequel en fait une descrip-
tion qui ne doit laisser aucun doute sur l'idenlilé du lieu
qui nous occupe. « Acaimus, dit-il, est à soixante milles de
Genève et h quatorze de l'endroit où le Rhône entre dans
le lac Léman. Ce lieu est placé au milieu des Alpes, au fond
d'une gorge qui n'offre au voyageur qu'un passage étroit et
difficile, car le Rhône, en cet endroit, laisse a peine un
sentier entre ses Ilots et le pied de la montagne. Ce défilé
franchi, commence tout h coup une vallée spacieuse (1). »
11 serait difficile de retracer plus exactement la position
de Saint-Maurice. D'abord il est visible que la distance de
soixante milles de Genève et de quatorze du lac Léman, as-
signée par la légende h-Acaimus, est bien celle où Sainl-
Maurice se trouve de ces deux points. Ensuite la vallée du
Rhône est, en cet endroit, tellement resserrée entre le fleuve
et la base de la montagne que la ville de Saint-Maurice n'a
d'espace que pour une seule rue, Ã demi conquise sur le
rocher, et qui se termine au pont en sacrifiant un côté. En-
fin, au sortir de ce couloir, la gorge s'évase brusquement,
pour devenir une plaine. La position de Saint-Maurice, bâti
de la sorte en précipice sur le Rhône, est d'un pittoresque
effrayant. Son pont, qui semble plutôt fermer la gorge
qu'unir les deux rives du fleuve, est, dit-on, l'Å“uvre des Ro-
mains, dont la puissance, anéantie pour tant d'autres choses,
se perpétue dans l'immortalité de leurs ouvrages. A droite,
la Déni du Midi, h gauche, la Dent de Mordes, élevant si-
multanément et en face l'une de l'autre leurs sommets dénudés,
semblent avoir été placées la tout exprès, comme deux géants,
pour garder l'entrée du Valais.
Plusieurs choses impressionnent religieusement le voya-
(1) Ruinart, Acta S. Maurki, p. 242.