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                               VOYAGE

  AU GRAND-SAINT-BERNARD
                          8 JUILLET 186a.

      Lu à l'Académie des sciences, belles-lettres et art* de Lyen,


                  PAR   M. L'ABBÉ CHRISTOPHE,
                        Bans la séance du 15 décembre 1863.




   On a beaucoup écrit sur le Grand-Saint-Bernard-. Il est
peu de touristes lettrés qui, après une course à la célèbre
montagne, iraient jeté sur le^papier ce qu'ils ont vu et senti,
tant l'imagination en revient fortement émue. De remarques
neuves, il n'y en a donc pas à faire. Toutefois, malgré le
grave inconvénient de répéter peut être ce que d'autres ont
déjà dit, j'éprouve le besoin de donner aussi mon pèlerinage,
persuadé que la plupart des choses que je me propose de
raconter ont rarement fixé l'attention des voyageurs.
   Pour le Français qui vient de Lyon, le point de départ
du pèlerinage à la grande montagne est Saint-Maurice, qui
ouvre de ce côté l'entrée du Valais. Cette petite ville est, a
n'en pas douter, l'antique Agaunus ou Aeaunus (1). Le nom
de ce lieu ne se trouve, il est vrai, ni dans la Table de Peu-
linger, ni dans XItinéraire d'Antonin, ni dans les anciens

  (1) Cette dénomination a «on étymologie dans deux iztots celtiques : Ach
qui veut dire eau, fleuve, et eau, qui signifie encaissé, resserré. C'est l'ex*
pression même de la nature des lieux.