Plaisir du Zervos

A la découverte de Picasso, au travers des 16 000 œuvres recensées dans le catalogue établit par Christian Zervos

Zervos est à Picasso ce que Koechel est à Mozart. On ne peut décrire l'œuvre gigantesque de Pablo Picasso sans son archiviste Christian Zervos. Celui-ci entreprit sa classification du vivant de l’artiste et c'était la première fois dans l'histoire de l'art, qu'un catalogue raisonné, accompagnait ainsi une œuvre en devenir.

En 1932, à la sortie du premier volume du catalogue, Picasso avait encore 41 années d'activité devant lui et de nombreux chef d'œuvres à produire. Idéalement, tout ce qui sortait de la main du maître, peintures ou dessins - d'autres se chargeront des estampes, sculptures et céramiques - devait porter l'identification "Z" suivie d'un chiffre romain et d'un chiffre arabe indiquant respectivement le volume et le numéro de l'œuvre reproduite et décrite. Il était couru d'avance que l'exhaustivité serait inatteignable surtout si, comme ce fut le cas, le sujet de l'étude survit trois ans à son exégète ! Et sans se tourner les pouces, comme on sait ! Les derniers volumes du catalogue parurent après le décès de Christian Zervos, sous la supervision de Mila Gagarine. L'ensemble, publié de 1932 à 1978, recense environ 16 000 œuvres et représente dans sa version finale 33 volumes que détient, bien entendu, la Bibliothèque municipale de Lyon, parmi les quelque 500 références Picasso de son fonds.

Avant d'être l'homme du fameux catalogue, Christian Zervos fut l'homme d'une revue. Né en Grèce en 1899, il était venu étudier à Marseille et à Paris, avait soutenu une thèse sur Plotin , exercé passagèrement la fonction de secrétaire d'Anatole France, dirigé chez l'éditeur Morancé une collection de monographies d'artistes avant de lancer - grâce à l'indemnisation d'un grave accident de voiture - sa propre revue : Cahiers d'art. La revue connut une belle longévité, de 1926 à 1960, paraissant irrégulièrement et souvent par numéros groupés. Elle se voulait le lien entre l'histoire et les artistes vivants. Yvonne Marion, devenue madame Zervos, tenait galerie dans les locaux de la revue, avant d'en ouvrir une deuxième rue Bonaparte, où l'on pouvait voir Chagall, Léger, Braque, Giacometti... et en 1940 des dessins de Picasso. Elle sera aussi une organisatrice d'expositions pionnières et d'envergure.

Christian Zervos, Cahiers d’Art, Paris, 1927 (BM Lyon, 149661)

Convaincu de la première heure

Christian Zervos s'était fait remarquer par ses ouvrages sur l'histoire des arts méditerranéens, comme L'Art en Grèce du troisième millénaire au IVe siècle avant notre ère(1946) défendant la sculpture archaïque, ce qui hérissait certains historiens d'art, académiques. Cette célébrité, doublée d'un succès de librairie, assurera à Zervos ses gallons d'éditeur. Tout comme le marchand de Picasso, Daniel Kahnweiler, Christian Zervos, faisait partie des convaincus de la première heure et se voulait « le » dépositaire de la pensée de l'artiste. Lorsque l’éditeur Tériade, avec qui il collaborera un certain temps, volera de ses propres ailles et réalisera seul des éditions avec Picasso, Zervos en prendra ombrage et l'ignorera.

Les Cahiers d'art vont consacrer plus de 40 articles à Picasso, sans compter les très nombreux numéros spéciaux. De l'importance de l'objet dans la peinture d'aujourd'hui, article signé Zervos, est, sous son intitulé généraliste, un plaidoyer pour Picasso et s'étale sur trois numéros de l'année 1930. En 1935, les numéros 7 à 10, publiés en un seul volume, sont entièrement consacrés à Picasso, de même qu'en 1938 les numéros 3 à 10 le sont quasiment aussi. En 1949, un hors série de Picasso est une « compile » des dessins du catalogue raisonné. En 1960, un numéro avec Miró en couverture, consacre 119 pages au dialogue des œuvres de Picasso avec l'art de Le Nain, Renoir, Poussin, Cranach…

À partir de 1932, la revue devient l'éditrice du Catalogue Pablo Picasso par Christian Zervos. On peut se demander pourquoi Picasso a laissé entreprendre cette classification qui a des relents de nécrologie? Mais au fond, elle embrayait assez naturellement avec ce que le peintre entreprenait fragmentairement pour lui même dans ses carnets comme le Carnet Dinard, qui est une véritable chronique dessinée d'une série de tableaux de la fin des années 1920. Et puis l'inventaire répondait aussi aux exigences du business moderne que devenait le marché de l'art à l'époque. Bien que Zervos se considérât comme un analyste de l'œuvre de Picasso, son archivage incarne surtout cette neutralité documentaliste — et photographique ! — sur laquelle pouvait se fonder l'expertise. Picasso tenait beaucoup à faire photographier son travail ; il pressera sans cesse Kahnweiler de lui fournir des photos. Zervos sera là pour fixer sur la pellicule les étapes de l'élaboration de « l'autre » grand tableau politique de Picasso, Le Charnier, en 1945. Ces photos seront toutes publiées dans le Catalogue raisonné comme l'avait été le travail de Dora Maar sur les transformations successives de Guernica. Le projet de Zervos s'inscrivait donc dans un contexte juridico-artistique précis, tout en fournissant à l'artiste un outil et une mémoire pour sa création.

Une clarté trompeuse

Lorsque Zervos commence à sortir son catalogue, les publications sur Picasso sont, toutes proportions gardées, déjà nombreuses. Et les faussaires sévissent aussi. C'est d'ailleurs un des arguments de l'encart publicitaire publié dans les Cahiers d'art qui, outre les qualités d'impression, de papier, de prix - 500 F de l’époque - vante le seul ouvrage de référence digne de confiance, puisque validé par l'artiste en personne.

Chaque volume du catalogue se présente sous une couverture souple à la fois sobre et percutante dans sa typographie noire et rouge style année 30, très « moderne » : papier mat de fort grammage, format 32,5 x 25 cm, d'une épaisseur oscillant entre 3 et 4 cm. Les pages intérieures sont intégralement en noir et blanc, la maquette sera rigoureusement respectée jusqu'en 1978, tout au long des 33 volumes (34 en fait, car le deuxième volume comporte deux tomes). Les reproductions sont réalisées d'abord en héliotypie puis en phototypie, deux techniques qui évitent les effets de trame. Leurs formats sont modulés selon l'importance des œuvres ou la notion de série ; les marges des pages sont généreuses même pour les reproductions en pleine page. Il se dégage de l'ensemble une clarté rigoureuse. Mais c'est une homogénéité trompeuse, n'oublions pas que ce n'est pas un recensement post-mortem. Il est au contraire confronté à une tentative de synchronisation avec le présent. La publication de 1932, qui traite des années 1895 à 1906, accuse un retard de 26 ans et quand paraît le volume XXV en 1972, le dernier du vivant de Picasso, le catalogue atteint l'année 1967. A cinq ans près il était à jour !

On ne s'étonnera pas, non plus, qu'il procède par rectificatifs : le volume XXI est un supplément aux années 1892/1902 et le volume XXII est consacré aux oublis de la période 1903/1906, il comporte même un « supplément au supplément ». C'était le risque à courir à partir du moment où le train avait été pris en marche, que la matière était surabondante et que l'artiste était d'une collaboration lunatique. On peut même suspecter Picasso d'avoir coupé court aux investigations de Zervos pour ne pas différer les premières parutions. Par la suite, il livrera plus facilement le contenu de ses tiroirs et de ses placards, des dessins surtout, mais ne le fera jamais totalement.

Le tirage initial du premier volume fut largement surestimé et le surplus dut être pilonné. Cet échec financier obligea Zervos à vendre sa collection de tableaux cubistes et son appartement de la porte d'Auteuil. Picasso ne l'apprendra que beaucoup plus tard et Pierre Cabanne remarque que Picasso ne s'est pas beaucoup soucié d'un éventuel soutien financier à apporter à son archiviste. D'ailleurs, Zervos échappe à la surexposition médiatique de l'orbite picassienne. Il ne sera pas portraituré par son « idole », de même que les photos qui le montrent en présence de Picasso ne sont pas très nombreuses. Picasso fit toutefois des cadeaux au couple Zervos puisque des œuvres comme la fameuse Minotauromachie, figurent parmi les 900 pièces d'artistes du XXe siècle que Zervos légua à la commune de Vézelay. Une cinquantaine de linogravures du legs, dont Homme à la fraise, Dame à la collerette, furent montrées en avant-première à l'École des Beaux-Arts de Saint-Etienne en 1985. Trente-six ans après la disparition du couple Zervos, la ville de Vezelay, de préfigurations en expositions hors les murs, a enfin ouvert en 2006 un vrai musée Zervos.

Vagabondages

Au regard de critères actuels, on peut s'étonner du laconisme des descriptifs des œuvres, simple liste numérotée - repartant à zéro pour chaque volume -, strict minimum, quelques détails en plus par-ci, par-là, c'est tout. Pas d'index additionnel, alphabétique ou autre. Bref, toutes ces nomenclatures et rubriques qu'autorise si facilement l'informatique aujourd'hui ! Cette marque artisanale fait, bien sûr, le charme du Zervos. On n'est pas dans l'après coup, la rétrospective conclusive et froide. Au fond, « Le Zervos » n'est qu'un brouillon. A la fin du volume VI, une note de l'édition de 1962 indique que les numéros 101 et 1358 de la première édition, sont en fait des faux. Le photographe espagnol Roberto Otero relate une séance de travail de l'année 1966 au cours de laquelle Christian Zervos donne des reproductions à identifier à Picasso. Celui-ci détecte les faux du premier coup d'œil, mais cale devant la datation d'une œuvre bien à lui. Il ne sait plus. Zervos suggère 1912. Va pour 1912 ! Et il souffle à Otero en espagnol : […] Ce qui est rigolo, c'est que tout le monde dira que c'est de 1912, si Zervos écrit que c'est de 1912. Si ça se trouve, elle est de 1915…

Que l'immense investigation constitue aujourd'hui, malgré ses défauts et ses lacunes, un outil pour l'histoire et le marché de l'art tombe sous le sens. On imagine moins que le mastodonte aux 33 volumes, puisse représenter pour l'amateur ou l'artiste — que je suis — un objet de rêverie, un objet poétique stimulant. Déjà la démesure a quelque chose de « borgésien » : le fonds public du musée Picasso à Paris compte pas moins de 8 133 entrées sans tenir compte des archives personnelles de Picasso qui ne jetait absolument rien. Ma modeste collectionnite sur le sujet m'a très rapidement amené à une bibliothèque de 300 unités…où manque la bible Zervos. Pour la consulter, il me faut faire le trajet - heureusement très court - jusqu'à la Bibliothèque municipale de Lyon, demander l'extraction du silo d'un ou deux tomes choisis au hasard et me laisser aller à les parcourir en glanant ici où là de quoi alimenter un propos qui viendra un jour s'ajouter comme une goutte d'eau à une bibliographie océanique.

Au fil d'un vagabondage dans les pages du catalogue surgissent pêle-mêle des impressions fort diverses. On peut relever par exemple que le volume II, qui fait le bilan du cubisme, est publié en 1942, au nez et à la barbe de l'occupant. Prôner si crânement « l'art dégénéré » ne manquait pas de panache et faisait acte de résistance intellectuelle. D'ailleurs, le bureau des Cahiers d'art servait à des réunions clandestines. Christian Zervos était un homme de conviction ; antistalinien, lorgnant même à l'extrême gauche, il ne manquait pas de polémiquer contre le dogme réaliste socialiste, des communistes.

Couverture du catalogue réalisé par Christian Zervos, Pablo Picasso, Œuvres de 1895 à 1906, vol.1, Paris, 1957 (BM Lyon, B 016295)

Un autre plaisir tient bien évidemment au « film » que produit le catalogue. Pour ma part, je suis sensible au fait qu'il replace des œuvres archiconnues ou d'autres, que j'ai particulièrement remarquées en reproduction ou en vrai, au beau milieu d'œuvres plus « obscures » mais apparentées. Cette mise en perspective dans le contexte d'origine, redonne une virginité au regard que renforce étrangement la monochromie du noir et blanc. Dans le volume VI, supplément aux volumes I à V, 1 481 reproductions, souvent regroupées jusqu'à une dizaine par page, de format réduit, survolent de manière saisissante 35 années de création.

Mieux qu'une exposition, le catalogue permet de suivre les métamorphoses d'un thème. Ainsi celui du joueur de flûte dans les volumes XXV et XXVII de la période 1965/1968. Picasso semble être parti du profil du musicien, avoir tourné autour avant de décaler sa tête sur la flûte, cherchant à donner corps plastiquement, au pouvoir des sons. L'idée l'habite frénétiquement entre le 9 janvier et le 5 mars 1967, vingt-sept grands dessins en témoignent, dont celui du 20 janvier qui se trouve aujourd'hui dans la collection Ludwig de Cologne. Un des mérites du « Zervos » est de ne pas avoir séparé les dessins des peintures pour mieux éclairer certaines genèses. Dommage que certains dessins et carnets découverts après la disparition de Picasso, n'y figurent pas.

On trouve aussi dans le « Zervos » des choses « mineures », épithète bannie par la « picassomania ». Par exemple, je n'ai jamais vu ni revu la référence Z XIX-107, dessin d'un irrévérencieux docteur plongeant son stéthoscope dans le derrière d'une plantureuse créature au sourire féroce. Même le Catalogue Picasso érotique de 2001 n'en a pas voulu. Il y a aussi ces infinis détails qui font douter de leur insignifiance, comme ce tic graphique qui affecte la date des œuvres à partir du numéro 392 du volume XXXIII : Picasso s'amuse à affubler la boucle du 2 de 1972 d'une spirale discrètement psychédélique et n'en démord plus. Ce volume, qui est le dernier, s'achève avec l'œuvre 398 du 12 novembre 1972, un dessin un peu confus, stressé. Picasso meurt au printemps 1973.

Et puis, le catalogue alimente à l'envi l'impression d'un univers purement livresque où les œuvres, ou leur photographie in situ, par renvois incessants des unes aux autres, mèneraient une vie autonome. Conversations avec Picasso du photographe Brassaï, dialogue ainsi avec le volume XVIII du « Zervos » par le truchement d'une Femme nue sous un pin, grande huile de 1959 que Brassaï a saisi en photographiant Kahnweiler dans son appartement, rue Monceau. Et le jeu de miroir fonctionne d'autant mieux qu'il y a pléthore éditoriale à propos de Picasso ! En feuilletant le volume XX, je me rends compte que ce coq de 1962, tout gris et pâlichon sur sa chaise et sous sa lampe, je viens de le voir en couverture du luxueux catalogue édité pour l'ouverture du musée Picasso à Malaga. En couleurs, le tableau se lit différemment, m'incite même à la recherche d'un portrait crypté parmi les méandres des formes de l'animal et des accessoires. Incitation au voyage pour aller vérifier sur place ? Troquer le jeu de miroir contre un aller-retour Malaga bien réel ?

Une argumentation militante

Quelques mois avant sa mort, Zervos signe un long texte dans le catalogue de l'exposition Picasso de 1970, au Palais des Papes à Avignon. Il renoue avec les introductions loquaces des premiers volumes du catalogue qui, à partir de 1960, volume XI, se sont brusquement taries. Aujourd'hui, les écrits de Zervos semblent ne pas inspirer les éditeurs : ni les articles des Cahiers d'art, ni les préfaces du catalogue n'ont été réédités. Faut-il en incriminer son style ? Il y a chez lui incontestablement une expression littéraire un peu forcée qui a vieilli. Outre la forme, certaines considérations reviennent de manière systématique, en particulier à l'adresse des jeunes artistes qu'il suspecte de ne rien comprendre. Mais c'est surtout son argumentation militante qui veut ignorer la « concurrence », ce que pratiquait aussi Kahnweiler, qui passe difficilement aujourd'hui. Christian Zervos n'aborde que rarement les conditions concrètes de l'élaboration des œuvres, ni ne les confronte avec les autres courants artistiques que lui et sa femme connaissent parfaitement bien et défendent par ailleurs.

Le « Zervos », Catalogue des œuvres de Pablo Picasso de 1895 à 1972, par Christian Zervos, 33 volumes, Paris, 1957-1983 (BM Lyon, B 016295). Cliché Didier Nicole

Ce sont finalement les textes polémiques avec les communistes qui sont les plus intéressants, en particulier celui des Cahiers d'art de 1949, où il se peut que Zervos soit ici le porte-parole clandestin de Picasso lequel ne critiquait jamais publiquement le Parti communiste qu'il avait rejoint à la Libération.

Toutefois, il faut rendre justice à Zervos. La postérité a tendance à le laisser dans sa bure de dévot bénédictin. Or sa réflexion est élaborée, en particulier sur la capacité de Picasso de mener parallèlement des esthétiques antagonistes comme le cubisme et le classicisme ingresque à partir de 1914 : Si à chaque nouvelle œuvre, commence pour Picasso un problème nouveau qui exige le coup de sonde d'un pressentiment nouveau, il est hors de doute que le point d'attache avec les conquêtes antérieures reste toujours visible, formant ainsi en dépit de l'extrême variété de ses aspects, la constante de Picasso. C'est dans le premier volume et c'est toujours actuel. Il a aussi une appréhension juste de la psychologie de l'artiste, corroborée depuis par d'innombrables commentateurs, notamment par Françoise Gilot. Il sait diagnostiquer les angoisses dues à l'isolement, la cyclothymie de Picasso dont l'élaboration du catalogue a vraisemblablement pâti. Il déplore que Picasso, qui a l'intention arrêtée de se réserver pour l'art, soit « parfois peu ouvert à l'affection et repousse l'amitié à l'arrière-plan de son existence ». C'est d'ailleurs par l'affect que Zervos explique le cubisme qui n'est pas un procédé, mais, pour parler zervosien, directement issu d'impressions les plus promptes et les plus vives : une suite d'événements émotifs où l'élément vital pénètre l'exécution et où l'exécution vit de la révélation. Malgré la conscience et la connaissance que Zervos a des intrications biographiques dans la création du peintre, il ne précise que rarement dans ses descriptifs l'identité des modèles féminins. Il manque au commentateur Zervos quelque chose de l'objectivité qui anime le travail de l'archiviste — et ce n'est pas le moindre paradoxe.

Aujourd'hui, l'« incontournable Zervos » outre les services qu'il rend, devient lui-même objet de collection. Il y en a que le pilonnage du premier volume doit faire fantasmer, quand ils apprennent que les 33 tomes en édition originale ont atteint 60 000 € lors d'une vente aux enchères, en 2004 !

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