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UOSTENSOÃR DE SAINT-FRANÇOIS OUS venons-de passer une heure délicieuse dans l'atelier de M. Armand Calliat, devant l'ostensoir destiné à l'église de Saint-François, et en compagnie du maître commentant lui-même .son Å“uvre avec amour. C'est un plaisir çxquis d'entendre ce grand artiste raconter à demi-mots l'histoire intime de son poème. On sent que rien n'a été: livré au banal hasard d'une composition hâtive, que chaque mot a passé par l'âme, et ^est"échauffé d'un rayon de l'idéal.- M. Armand Calliat est un croyant. Dans ce siècle utilitaire où l'art se fait marchand, il dédaigne le gros succès et les moyens par lesquels on l'achète. Quel beau mépris pour l'art vulgaire, et quelle colère généreuse contre l'art déloyal! Volontiers ce chevalier des vieux âges partirait en guerre contre ceux qui idéshonorént. leur blason; Cet atelier même, modeste, perdu.; dans un quartier inconnu, des .multitudes, rappelle ces hum- bles réduits de la Renaissance, reproduits par d'anciennes estampes, oà d'incomparables ouvriers, travaillaient ces pièces merveilleuses qu'on se dispute aujourd'hui. Non,, Monsieur, vous n'êtes plus de votre temps. On inhabité .pas «montée du Gourguillom » Ces façons de faire sont horriblement démodées. On tient enseigne, on descend parmi la foule et le bruit. Voilà le grand art, le seul pratique et solide; et justement vous avez négligé d'en étudier les règles ! Cependant, il ne faut pas être trop sévère pour l'opinion. De temps en temps, par hasard, elle sourit à ceux qui ne lui font pas d'avances. La gloire est donc venue un beau jour frapper à cette porte du vieux quartier Saint-Jean. On est maintenant attentif à ce qui se passe dans cet atelier, et tout le monde, à Lyon, sait aujourd'hui que M. Armand Calliat vient de nous donner une Å“uvre splendide. Mais est-ce bien M. Armand Calliat qu'il faut dire ? A entendre N° 60. — Décembre 1 8 8 ; . 3"