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464 LA REVUE LYONNAISE
l'histoire de ces grandes familles, qui toutes prétendaient à la même
gloire, nous devons rappeler que nous les croyons volontiers dira-
mées d'une souche commune.
Nous y avons été amenés surtout par la tradition constante d'une
origine française, pressentie par les Pagani de Mondovi qui se récla-
ment du vicomte d'Auriate, vicaire de Charlemagne, revendiquée
par ceux de Naples, qui descendent de Paganus,'seigneur de la cour
d'Hugues Capet, et enfin affirmée par ceux d'Argental, compagnons
des dauphins du Viennois.
Cela est contraire, il est vrai,'à la méthode historique moderne,
et, si nous voulons la suivre, nous ne pouvons constater qu'une seule
chose, c'est qu'à la même époque et par hasard, un prénom, sou-
venir de l'invasion sarrasine, est devenu, comme d'usage, le nom
patronymique de quatre ou cinq grandes familles ; que de plus il n'a
pas été possible jusqu'ici de découvrir aucun lien qui les relie entre
elles.
Certes, cette méthode est rationnelle et prudente, mais elle a trop
de mépris pour la tradition. Celle-ci est quelquefois menteuse, mais
elle n'est, le plus souvent, que le reflet de la vérité, et, quand nous
la retrouvons, tenace et se poursuivant à travers les âges et les
climats, nous l'acceptons comme un indice qu'il faut noter précieu-
sement.
Ces pages n'ont pas eu d'autre but et nous avons voulu réunir en
même temps les pièces favorables d'un procès qui sera jugé peut-être
par des chercheurs plus heureux et plus savants.
F. BREGHOT DU LUT.