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LA « SEMAINE » DE CHRISTOPHLE DE GAMON 187 Le cinquième chant suivant est comacré aux animaux. Le poète passe en revue les poissons. Il raconte une pêche à la baleine. Passant aux oiseaux, il réfute la fable du phénix renaissant de ses cendres. Puis, emporté par une véritable manie d'harmonie imita- tive, il essaye de peindre divers oiseaux avec « la naïve expression de leurs chants : » Pendant que du Phénix ies bourdes je descrie, J'oy retentir d'oyzeaux la campagne fleurie. N'oy-je pas la linote, à l'envi desgoyzant, Sous la verte ramée, un ramage plaizant ? Et remplir d'airs tout l'air, flageolant babillarde, Du fond harmonieux de sa gorge mignarde? N'oy-je pas le Pinson, qui, aux mois gracieux, Avec son tin-tin tient toujours nos cœurs joyeux? L'alouette en chantant veut au zéphyre rire; Lui crie vie vie, et vient redire à l'Ire : « O Ire, fuy, fuy, fuy; quite, quite ce lieu ; Et viste, viste, viste, adieu, adieu, adieu. » L'Arondelle gazouille, et l'accent qu'elle plie Te dit, dit et redit que pour Terée il crie J'oy le Geay cajoler. Le peint Chardonneret Jà te lie et t'alie à son plaintif couplet. Le plaintif Rossignol son beau combat provoque, Redit un tue-tue, et d'un choc sans choc choque L'air, le vent et l'aureille; or', près des flots petits, Pour l'amour de Progne, si-sifle : « Itys, Itys... » Il faut pardonner à Gamon d'avoir imité ces puérilités de du Bartas et d'autres devanciers célèbres. Pasquier, dans ses Recherches sur la France, donne de Marot l'épitaphe suivante composée en l'honneur d'un cheval : La vite virade, Pompante pennade, Le saut soulevant, La roide ruade, Prompte pétarrade, J'ay mis en avant etc.