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                              RtMES PRINTANIÈRES                        393

Il faut de toute nécessité que la sixième syllabe soit accentuée, et
qu'il y ait une césure entre la sixième et la septième syllabe, sous
peine de n'avoir ni rythme ni harmonie.
   Voici un hiatus excellent :
               Après quelques efforts, il y est parvenu, (i)
En voici un sans excuse :
               Nul de mes compagnons de vie... ou d'esclavage
               N'en prend souci, et nul n'en prendra davantage. (2)

   Les belles et riches rimes sont nombreuses. Il y en a aussi de
faibles et d'indigentes, qui ont l'air de se cacher derrière les autres.
Il y en a trop qui ne sont que pour l'oreille. J'admets volontiers :
« Faiblit, rempli; — artisan, à présent; — hardi, resplendit; —
blond, vallon; — bientôt, coteau; — vallon, long; — infini, nid; »
et autres semblables, qui sont bonnes, à la condition de ne pas re-
venir trop fréquemment. Mais je condamne absolument : « Tripots,
oripeaux; — soumet, mai; » et :
                    Vos paupières les ont voilés,
                    Ces beaux yeux! Ah! relevez-les. (3)

Ces six rimes sont fondées sur une mauvaise prononciation. A plus
forte raison je ne puis souffrir : « Debout, coups; — ouvert, air; —
jour, court; — nuit, lui; — but, inconnu; — séduit, lui; — haut,
oiseau; » qui seraient à peine suffisantes, si l'orthographe était la
même. Le poète ne doit jamais perdre de vue l'importance capitale
de la rime dans le vers moderne.
   Le poème : André Chénier, a paru, il y a trois mois, dans la Revue
lyonnaise. (4) J'ai parlé, plus haut, de Ghazel et de Cauchemar. Le
plus doux nom (5) et : Exhortations (6) ne sont pas inférieurs. Les


  (1)   Les Petits, — Cauchemar, p. 166.
  (2)   Dans la plaine, p. 5.
  (3)   Poèmes et Chansons, — Le bleu va si bien aux brunes ! p. 206.
  (4)   Voir la Revue lyonnaise, t. IX, p. 140.
  (5)   Rimes amoureuses, p. 139.
  (6)   Poèmes et Chansons, p 197.