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390 LA REVUE LYONNAISE l'Observatoire, en ajustant leurs télescopes. Mais, comme il est de bon ton de paraître croire à quelque chose, ils. continuent à inscrire les quatre saisons réglementaires sur YAlmanach du Bureau des longi- tudes, et prouvent, par les logarithmes, que cette décision est con- forme à la révolution des astres : Admirable sujet à mettre en conférences! La vérité est que nous passons, chaque année, brusquement, sans transition, d'un froid intense a une chaleur accablante. Le mois de mai est même généralement celui où nous grelotorts le plus. Il n'y a pas de saison intermédiaire, donc pas de printemps. Mais les poètes, qui n'aiment que les fictions, par horreur de la réalité banale et bête, ont repris pour leur compte la vieille mystification météo- rologique, l'ont faite leur, l'ont développée, exploitée. Ils ont chanté le printemps en petits et en grands vers, en stances, en strophes, en couplets, sur les modes majeur.et mineur. Ils l'ont décrit avec des détails, l'ont personnifié, divinisé. Quelques-uns même, à force de le louer, sont arrivés à y croire.'J'en ai connu qui, à partir du pre- mier avril, reléguaient leurs vêtements d'hiver dans leurs armoires, cessaient de faire du feu dans leurs cheminées, ouvraient leurs fenêtres et se réchauffaient, sous la pluie et dans le brouillard, aux rayons d'un soleil imaginaire. M. Camille Roy ne fait donc qu'user du droit accordé de tous temps aux poètes, ses devanciers, en publiant chez M. Mougin- Rusand, l'excellent imprimeur de la Revue lyonnaise, un volume de poésies intitulé : Les Rimes printanières. Ce volume est divisé en six parties : Dans la plaine, Les Chants de TAube, Poèmes pour la Muse, Rimes amoureuses, Les Petits et Poèmes et Chansons. Ces six parties sont de longueur inégale. Dans laplaine est un poème allégorique de cent soixante-huit vers alexandrins à rimes plates. Les cinq autres parties sont des recueils de pièces détachées : ballades, sonnets, odes, chansons, stances et poèmes. La plus courte : Les Petits, comprend huit pièces ; la plus longue : Poèmes et Chansons, vingt-neuf. Le nombre totale des pièces contenues dans le volume est de quatre-vingt-six.