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28o LA REVUE LYONNAISE indignus ecclesiœ Lugdunensis, visitavit hos libros antiquos et ali- quiter ordinavit; meliori modo illos ordinare decrevit, si Dominis Comitibus placuerit : Petrus Rostanus. » Cette note ne laisse donc aucun doute sur l'existence de ce prêtre, à Lyon, comme chevalier (miles) de la cathédrale. Elle nous apprend en outre, qu'en 15 n , cette cathédrale possédait une bibliothèque pour la conservation de ses manuscrits (libros antiquos) et que Pierre Rostaing s'offrit pour les mettre en état et en meilleur ordre, si les chanoines y consentaient. Dans ce fouillis, paraît avoir été découverte la fameuse Bible de Théodulfe; mais quand et comment y est-elle entrée ? Cette Bible date du temps de Charlemagne ; ce prince a donné de nombreux manuscrits à l'archevêque Leidrade, qui les a remis à l'église de l'Ile-Barbe et à celle de Lyon. On peut donc croire que la Bible de Théodulfe a été également un double don de Charlemagne et de Leidrade. En tous cas, on peut affirmer qu'elle ne vient pas de Yarmalia de l'Ile-Barbe, et qu'elle n'a pas été trouvée, par l'archevêque d'Albon, dans les ruines de ce monastère avec les manuscrits qu'il y recueillit et dont je vais parler plus loin. Nous avons vu en effet, plus haut, que la Bible de Théodulfe était déjà au Puy en 1511, et on sait que le baron des Adrets ne saccagea le monastère de l'Ile-Barbe qu'en 1562. Le Chapitre de Lyon en aura probablement fait don à Pierre Rostaing, en reconnaissance de l'ordre qu'il mit dans sa bibliothèque, ne se doutant probablement pas de l'énorme valeur de ce monument, pas plus qu'il ne connut celle du volume sur papyrus de saint Avit dont j'ai parlé plus haut, et qui, au xvne siècle, passa de sa bibliothèque dans celle de de Thou. Du reste, à ces époques, l'imprimerie, nouvellement découverte, avait fait perdre aux manuscrits toute leur valeur; on leur préférait les livres imprimés, à vignettes sur bois, lesquels, à leur tour, ont aujourd'hui repris une si grande valeur, sous la désignation d'Incu- nables. Tout ce que la cathédrale de Lyon avait en objets précieux n'é- tait pas gardé seulement dans le local spécial qu'on appelait le Trésor et dont nous possédons encore quelques inventaires. C'est ainsi qu'on n'y conservait pas tous les manuscrits que cette église possé- \