Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
278                      LA REVUE LYONNAISE

et du nouveau Testament suivi de quatre opuscules qu'on y a
ajoutés pour aider à comprendre la chronologie et le sens figuré
d'un grand nombre de passages de l'Ecriture sainte. Ces quatre opus-
cules sont la chronographie de saint Isidore, l'explication des mots
hébraïtiques par saint Eucher, la clef de Meliton et le Miroir de
saint Augustin.
   « En tête du volume sont deux Préfaces, l'une en 250 vers, l'autre
en prose. L'épilogue final s'applique à une copie exécutée sous les
yeux et par les soins de Théodulfe lui-même. Cet épilogue remplit
une page entière, richement encadrée, comme les canons des Evan-
giles le sont d'ordinaire dans les evangéliaires carlovingiens. Dans la
partie supérieure, en grandes lettres d'argent, se lit le titre : Versus
Theodulfi. Les premiers vers annoncent que Théodulfe a fait exé-
cuter cette Å“uvre pour l'amour de l'auteur de la loi sainte, et que
ce livre dont la couverture est ornée de perles, d'or et de pourpre
brille à l'intérieur d'un éclat encore plus vif.
   « On citerait difficilement », ajoute plus loin M. Delisle, « un
plus magnifique manuscrit de la calligraphie du temps de Charlema-
gne. Nulle part je n'ai vu de plus remarquables exemples de régularité
et de finesse d'écriture. Il n'y a point, à proprement parler, de pein-
tures; mais l'emploi qu'on y fait de l'or et de l'argent sur des fonds
pourprés, l'élégance des inscriptions en grandes lettres enlacées, la
pureté et la variété des encadrements de plusieurs pages, et des
médaillons réservés aux souscriptions finales suffisent pour consti-
tuer une très belle décoration et pour augmenter encore la valeur de
la Bible qui forme le plus précieux joyau de la cathédrale du Puy. »
   M. Delisle se demande ensuite comment cette cathédrale a pu
acquérir ce monument, et il est amené, par des raisonnements des
plus judicieux, à penser qu'il est sorti, depuis plus de trois siècles,
du Trésor de la cathédrale Saint-Jean de Lyon. « Ce qui paraît hors
de doute, » dit-il, « c'est que cette Bible était déjà, en 1511, à la
cathédrale du Puy; cela paraît résulter d'une inscription en lettres
grecques qu'on lit au folio 344. Le chanoine qui a tracé cette inscrip-
tion, en 1511, est appelé Pierre Rostaing. Il aimait et estimait les
anciens manuscrits. J'ai retrouvé une note de lui, à la fin d'un volume