Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                   ACHILLE GAMON                       97

   Mais c'est l'avis contraire qui se manifeste partout ailleurs. Les
Nouvelles recherches sur la France, Å“uvre d'ardents catholiques, con-
tiennent le passage suivant sur Gamon :
   «      Avocat d'Annonay, auteur contemporain, judicieux et exact
en beaucoup de circonstances. Comme il était protestant, il a passé
trop légèrement sur les excès commis par les religionnaires contre
les lieux saints, les ecclésiastiques, les religieux et les habitants
catholiques d'Annonay. » Plus loin, il est question de l'Ode adressée
à Gamon par M. de Gentil, de Nîmes, « intime ami d'Achille et
protestant comme lui. »
  Chomel, après avoir rendu hommage au caractère de Gamon
qu'il déclare un très honnête homme, ajoute : « Quoiqu'il fût atta-
ché malheureusement à la nouvelle hérésie de Calvin, il ne cesse
pas de rapporter dans ses Mémoires les choses fidèlement, car on
ne voit pas qu'il ait favorisé pour cela le parti des religionnaires plus
que celui des catholiques. »
    Poncer parle également de Gamon comme appartenant au culte
réformé, et le fait ne peut guère être contesté, si l'on songe :
 i° qu'Achille Gamon représenta en 1576 les protestants d'Annonay
dans l'achat d'une maison située entre la rue des Peupailloux et la
rue du Tra (1) destinée à servir de temple; 2° qu'il fut enterré dans
le cimetière protestant d'Annonay; 3 0 que tous ses enfants ont été
protestants. L'erreur de dom Vaissette et les doutes de Haag s'expli-
quent aisément par le caractère même d'Achille, et nous sommes
fort disposé à penser, vu l'élévation de son esprit et la modération
de ses idées, que les abus trop réels invoqués par les réformateurs
ne lui paraissaient pas justifier une scission violente et par suite qu'il
ne donna jamais à la Réforme une adhésion complète. Notons ici
qu'en 1559, étant consul, Achille présida une assemblée générale
des habitant:; d'Annonay, où on résolut de s'opposera l'introduction
du calvinisme. Cette résolution fut, d'ailleurs, vite abandonnée puis-
 qu'on ne tarda pas à demander à Genève un ministre. Quoi qu'il en



  (1) FILHOL, Histoire d'Annonay, t. II, p. 16.
           M° 50. — Février 188;