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[LES CHAMBRES DE MERVEILLES 573 taine importance. Longtemps attaché au grand collège des Pères- Jésuites de Lyon, il y enseigna la philosophie et la physique, jusqu'au jour où Louis XIV l'appela près de lui pour être le di- recteur de sa conscience. Mais les splendeurs de Versailles ne lui firent pas oublier Lyon et le grand collège. Il obtint de son royal pénitent pour la bibliothèque des Jésuites des tapisseries, des ob- jets d'art et des médailles qui se trouvaient, sans nul doute, dans le cabinet du grand collège de la Trinité, lorsqu'en 1774 le Père Janin en dressa l'inventaire, mais ce catalogue ne porte mal- heureusement pas l'indication de la provenance des objets qu'il mentionne l . La collection personnelle de P. La Chaize était des plus remar- quables et son savoir le fit appeler à siéger à l'Académie des inscriptions. Il a laissé quelques écrits, notamment un Cours de philosophie en latin (Lyon, 1661). Claude Gros de Boze a publié son éloge dans le tome Ier des Mémoires de Vacadémie des Inscriptions. Le P. La Chaize avait le goût des antiquités. Se connaissant en médailles 2, il estimait beaucoup Spon dont il recevait avec grand plaisir la visite toutes les fois que l'archéologue avait quelque dé- couverte à lui communiquer. Celui-ci, quoique protestant, dédia son grand ouvrage sur ses voyages en Orient « au T.-R. P. de La Chaize, conseiller du Roy et son confesseur ordinaire ». Spon a aussi consacré quelques lignes au cabinet du P. La Chaize, dans son Discours sur unepièce rare et antique du ca- binet de Vautheur (p. 14). « Le P. La Chaize, dit-il, avait aussi dans sa collection des urnes dont le pied se termine en pointe, quel- ques-unes ont des anses et d'autres point. Elles sont sans façon ni bas-reliefs, excepté qu'il y en a des figures à tête d'hommes ou d'animaux, comme il s'en est trouvé dans notre territoire. » 1 Lorsque Millin visita la bibliothèque de l'ancien collège de la Trinité, en 1805, ce qui restait encore de l'ancien cabinet des antiques était conservé dans six armoires surmontées de bustes sans valeur. Millin cite quelques-uns des objets qu'on y con- servait encore, mais il est facile de voir par sa liste que les monuments les plus beaux qui avaient existé dans ce cabinet du temps des Jésuites et inventoriés par le P. Janin avaient disparu pendant la Révolution. 2 On voit par la correspondance du P . La Chaize avec Spon qu'il était grand ama-