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574\ LA R E V U E L Y O N N A I S E
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• Le P. La Chaize eut un frère dont le savoir, comme bibliophile,
a été indirectement très utile à Lyon. Lorsque Camille, de Neuf-
ville- Villeroy, archevêque et gouverneur militaire de Lyon,
conçut la pensée de créer sa belle bibliothèque, qu'il légua,
en 1693, au collège de la Trinité, ce fut au frère du célèbre con-
fesseur de Louis XIV qu'il en abandonna le soin. Il remplissait
les fonctions d'écuyer auprès de l'archevêque et celle de sénéchal
de Lyon. Plus tard, il fut nommé capitaine des Gardes.de la porte
du roi, à **Paris. (V. Saint-Simon, XIII, 64.) « C'est luy, nous
apprend le P. Menestrier, dans son Epistre dédicaioire de l'in-
troduction à la lecture de l'histoire, qui avait pris soin de
dresser la bibliothèque de l'archevêque et de la remplir des livres
teur de médailles et d'inscriptions antiques: aussi Spon ne manquait pas de lui envoyer
les plus rares et les plus curieuses de celles qu'il possédait.(Notes de M. Monfà lcon,
sur Spon.)
J
Le P . La Chaize eut aussi un neveu Antoine de La Chaize qui fut également
sénéchal de Lyon et capitaine des gardes de la porte de Louis XIV. C'était aussi
un homme de goût et un ami des arts. En 1674, il commença et acheva en 1676 un
splendide château dans la paroisse d'Odenas (Rhône); j'en ai trouvé la description
dans un rapport adressé en 1809, par M Adolphe de Montaigu, maire d'Odenas au
Préfet du Rhône qui lui avait demandé de lui faire connaître les monuments et les
châteaux historiques du Beaujolais. « Dans le plan du château et des jardins, dit
M. de Montaigu, on reconnaît l'intention d'avoir voulu imiter le château des Tuileries.
Le château de La Chaize est composé d'un grand corps de logis principal et double
à deux étages, de deux galeries latérales et de deux grands pavillons carrés. La cour
du château était autrefois terminée par deux galeries à l'italienne partant de la hau-
teur des fenêtres des deux pavillons et soutenues par des arcades. L'intérieur du
chà leau quoique très délabré présente néanmoins une architecture noble et un beau
dessin. Le vestibule carré, long et plafonné, est soutenu par six grandes colonnes de
marbre de Tournus, d'ordre corinthien, et sur les portes des deux pièces adjacentes
sont deux bustes en plâtre, fort bien faits, d'empereurs romains. Le vestibule du pre-
mier étage est une pièce considérable éclairée par six grandes fenêtres et ornée de
quatre grandes statues et du buste de Sa Majesté Louis XIV. Parmi les apparte-
ments, on remarque la chambre dite du Roy, dont le plafond est peint à fresque et
les décorations en arabesques sont bien conservées. Les avenues conduisant au châ-
teau sont fort belles et dans le parc se trouvent de grandes pièces d'eau alimentées
par les eaux d'une source amenée dans un aqueduc taillé dans le rocher.
« En 1674, la Terre de la Chaize fut érigée en comté. MM. de la Chaize d'Aix,
d'une très ancienne famille du Forez avaient eu cette belle propriété de M. le comte de
Souternon, lieutenant général et gouverneur des provinces lyonnaises sous Louis XIII,
dont M. Jacques de la Chaize, père du jésuite, avait épousé la fille unique. Le
marquis de Montaigu, mon grand-père, menin du Dauphin, père de Louis XVI et
ambassadeur à Venise, ayant épousé l'unique héritière des de La Chaize, a porté cette
propriété et j'en suis actuellement possesseur.
« Agréez, Monsieur le Préfet, « Signé : ADOLPHE DE MONTAIOU,
« Maire d'Odenas. »