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550 LA R E V U E LYONNAISE
lace les outrages, les violences de langage et d'idées contre les
choses et les personnes que les plus sceptiques même n'osent pas
ne pas respecter.
Gomment s'étonner que de telles publications qui encombrent la
voie publique, surtout celles qui, outre l'impiété ou la provocation
haineuse contre certaines classes de la société sont par leur bru-
talité à la portée des intelligences les moins cultivées, comment
s'étonner que ces publications puissent surexciter les passions d'une
âme méchante et corrompue, troubler les cervaux faibles, au point
de provoquer dans une heure fatale ces hideux excès si fréquents
au moment des mouvements révolutionnaires.
Dans les écrits auxquels s'appliquent ces réflexions, les délits
caractérisés et punis par les lois sont même tellement accumulés
qu'on en vient à se demander si l'impunité dont l'auteur peut se
croire favorisé a pour cause la pitié qu'inspire un cerveau en
délire ou la pensée d'abandonner un tel écrivain à la seule respon-
sabilité de sa conscience ; car je ne voudrais supposer à personne
le parti pris de laisser tout dire et tout faire impunément. Une
négligence indifférente est déjà assez répréhensible.
Mais si un peuple est menacé d'être corrompu dans ses mœurs
et dans ses idées par des publications déréglées, n'est-il pas évident
que l'éducation de la jeunesse se ressentira immédiatement de cet
élément de désordre moral? Quel danger ne courra pas la pureté
de vie d'un jeune homme et d'une jeune fille et même souvent
l'honneur d'une famille?
IV
C'est parce que la jeunesse peut être la première atteinte par le
mal que je signale qu'à une époque où la question de son éduca-
tion est une question maîtresse, le sujet qui m'occupe la concerne
essentiellement.
Or, il est aisé de comprendre que la liberté de l'excitation à la
débauche, au vice, à la corruption prématurée provoquera la fai-
blesse et les mauvais instincts de l'écolier abandonné à lui-même